25.10.10

L'INSOUTENABLE LÉGÈRETÉ DE FRANÇOIS OZON

Mea maxima culpa : j'ai fait partie des pigeons qui ont célébré François Ozon pour son film Sous le sable. J'ai également été assez impressionné par Ricky (et un peu par Regarde la mer et Gouttes d'eau sur pierres brûlantes). Mais avec Potiche, où il retombe dans le travers boulevardier de 8 femmes (également avec Deneuve), ma religion est faite, comme on disait jadis. Pour moi ce cinéaste est une sorte de m'as-tu-vu rigolard, totalement imperméable à des notions comme l'art, l'humanité, le sentiment, la profondeur. Un adepte du second degré permanent, du ricanement maladif, qui ne l'a pas quitté depuis ses débuts, où il arrivait au moins à choquer un peu, à déraper par son sens de l'excès. Là, plus rien, il est rentré dans le rang, fait du cinéma de boulevard à peine grotesque. Beaucoup de soin dans le décor seventies. Normal, il y a du fric à la clé et une escouade de techniciens grassement payés qui font leur boulot. Je reconsidère ses rares films qui m'ont plu à l'aune de cette grasse farce pseudo-politico-sociale. Même la gravité et la sobriété de Sous le sable étaient feints. Quant à Ricky, la partie sociale à la Dardenne/Loach du début était du vérisme, de l'imitation, un exercice de style. Ozon, faisant du cinéma social c'est aberrant. Un pur prétexte pour amener le twist fantastique. Dans Potiche, Ozon a beau se gausser de Sarkozy dans les coins, on n'est pas dupe. C'est du cinéma conformiste de droite. De la farce bourgeoise qui se moque du monde ouvrier…

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