30.3.11

SERP I MOLOT

Vu deux films sans aucun point commun, le même jour (lundi), l'un après l'autre : Coup d'éclat de José Alcala, un polar social français avec Catherine Frot, et Sibérie mon amour, un drame russe de Slava Ross. Le seul rapport entre les deux films, c'est la faucille et le marteau, symbole soviétique par excellence. La manière dont il est montré en dit très long sur l'état de la Russie et de la France, sur la vision de la gauche dans les deux pays. Dans Coup d'éclat, l'héroïne découvre après la mort de sa mère un rouleau dont elle sort délicatement le contenu : c'est un drapeau rouge orné de la faucille et du marteau, conservé comme une pieuse relique. Vision religieuse. Dans Sibérie mon amour c'est le contraire. Un monument en forme de faucille et marteau au bord de la seule route qui traverse la taïga sibérienne est l'endroit où parvient, au prix de nombreuses souffrances, un vieil homme qui a fui son village perdu pour aller chercher du secours. L'ironie c'est que c'est à cet endroit précis qu'il est attaqué par des chiens sauvages. En France, la vision du communisme est encore sacrée. En Russie, où l'on est retourné dare-dare aux icônes chrétiennes faute de mieux, le communisme est désormais une notion vidée de son contenu, une antiquité dérisoire

SWASTIKA

J'en ai déjà parlé dans un précédent blog. Mais j'y reviens parce que je suis toujours intrigué par ce projet qui a démarré il y a plusieurs années et qui a été autofinancé par le biais d'un site assez dynamique. Il s'agit de Iron sky réalisé par Timo Vuorensola, un chanteur de heavy metal finlandais reconverti à la réalisation, déjà auteur d'une parodie réputée de Star Trek, intitulée Star Wreck, the pirkinning, diffusée uniquement sur le net, et gratuitement (j'irai jeter un œil un de ces jours). Iron sky est une comédie très soignée (décors et effets spéciaux) où l'armée nazie renaît de ses cendres et s'installe dans la lune avec des soucoupes volantes. A l'arrivée ce sera peut-être une grosse baudruche, mais pour l'instant, au vu des différentes bandes annonces, je reste très client. Débuté en 2006, le film devrait sortir en 2012 !

KELLY

Wow ! Kelly Reichardt a fait un western, La dernière piste — en VO, Meek's Cutoff.
Vraiment très curieux et impatient de voir ça. Il sort bientôt. (Je ne veux même pas regarder la bande annonce…)
P.S. Le saviez vous ? J'ai aussi réalisé un western il y a longtemps. Un court métrage. Vraiment très spécial. J'espère pouvoir le montrer un jour, le jour où je mettrai tous mes films en DVD…

27.3.11

ALEX G. (2)

Encore Alex Gaidouk, ce photographe russe installé aux Etats Unis. Quand j'étais ado, je voulais être photographe et je faisais des photos paysagères dans ce style avec mon Nikon F2 (en beaucoup moins bien évidemment) car je n'osais pas photographier les gens. Ensuite, j'ai trouvé ça stérile et gratuit. Maintenant, j'ai complètement changé d'avis. C'est vraiment le type de photo que je préfère par dessus tout…
Le grand art ce serait un documentaire dans ce style. Je n'en ai JAMAIS vu. Bien sûr, il y a James Benning et toute l'école de CalArts (créée par Walt Disney, believe it or not), mais ça n'est jamais aussi beau.
P.S. Je ne suis pas tout à fait satisfait des couleurs de la photo. Contraste exagéré. Teintes trop désaturées. Mais je n'arrive pas à les améliorer. Alex Gaidouk a parfois le défaut de vouloir accentuer un graphisme déjà parfait.

25.3.11

8 JOURS…

…sans message. Je vais tâcher d'y remédier asap.

17.3.11

TÉTÉE

Je sens qu'il faudrait dire quelque chose sur le dernier Skolimowski, Essential Killing, qui est un vrai bloc d'étrangeté. Mais je ne vois pas quoi en dire sinon que jamais le cinéaste ne tombe dans la facilité romanesque, ce que je redoutais un peu. D'où la bizarrerie de ce film sur un taliban en cavale dans la neige (incarné par Vincent Gallo, très convaincant), où l'on trouve la scène de tétée la plus surprenante jamais filmée…

MOCK

Jean-Pierre Mocky a encore frappé. Il sort un nouveau film en catimini, Dossier Toroto, dans sa propre salle, Le Desperado, nouveau nom du cinéma Action Ecoles à Paris, qu'il a racheté pour remplacer le Brady. La bande-annonce (c'est le cas de le dire) assez frappée est plutôt alléchante : CLIC.
Cela dit, je reste toujours un peu perplexe avec ses films, qui m'énervent autant qu'ils m'attirent.
P.S. En fait Mocky ne sort pas un film mais trois le même jour ! Les autres sont Crédit pour tous et Les insomniaques. Parmi les interprètes du premier on trouve par exemple Arielle Dombasle et Rufus, dans le deuxième, Bruno Tutzulu et Mathieu Demy…

14.3.11

COULEUR

Rencontré hier les charmants et géniaux réalisateurs d'Amer, Bruno Forzani et Hélène Cattet, avec leur producteur, François Cognard. Ils préparent leur prochain film, un giallo tourné à Bruxelles (où le couple vit depuis 15 ans), au titre splendide : L'étrange couleur des larmes de ton corps

11.3.11

ALEX G.

J'aime beaucoup certaines photos de Alex Gaidouk, comme celle-là :
Pour en voir plus, faites CLIC

MER

Après Alamar (= a la mar = à la mer) de Pedro Gonzalez Rubio, un nouveau film latino-américain au titre et à l'esprit proches, Agua fria de mar (Eau froide de la mer) de Paz Fabrega, mêle une humanité simple et la nature avec un bonheur étale, et une indifférenciation des termes : mère = mer = féminité. Un drame rentré qui amorce et suggère des drames, de l'incommunicabilité, mais sans en faire un plat. Une œuvre impeccable, sans graisse, sans fioritures, où les humeurs les plus diverses (concrètes et virtuelles) se mêlent en un tout atmosphérique.
Vive le cinéma sans bagage, sans œillères, en roue libre, dont les latinos et les Chinois sont actuelllement les meilleurs praticiens !

8.3.11

VRAI

Comme l'a fait justement remarquer à la radio un docte critique qui m'insulta jadis dans son journal (je tairai son nom, car il serait trop content), la mode, que dis-je la manie, est de mettre en scène des histoires vraies au cinéma. Ceci dépassant le phénomène des biopics, qui n'est qu'un épiphénomène de cette frénésie consistant à utiliser le réel comme caution de la fiction. Comme si la fiction elle-même devenait de plus en plus suspecte, ou comme si les gens avaient de moins en moins d'imagination. Ce qui est possible quand on voit des films creux et et mornes comme cette espèce de thriller psychologique sans objet que j'ai vu hier, intitulé La Lisière. Une nouvelle vague ? OK, alors très très vague. D'un autre côté si on raconte des histoires vraies, le problème c'est que la fin est connue à l'avance. On repassera pour l'effet de surprise et/ou de sidération. Cela a pour corollaire le fait que si on s'amuse à narrer la vie d'un hors la loi, on ne pourra jamais narrer celle de celui qui n'a jamais été pris et qui a fait mentir la morale populaire selon laquelle il n'y a pas de crime impuni. Ensuite le fait de raconter une histoire vraie n'est pas une garantie, ce n'est qu'un argument publicitaire. Tout film, même documentaire, est une fiction : la couleur est fausse, le cadre partiel, le son retravaillé, le montage une reconstruction arbitraire de l'espace et du temps. Bref, pour moi, le slogan "tiré d'une histoire vraie", est un alibi pour excuser la faiblesse d'un récit, ou bien pour lui donner un piquant qu'il n'aurait pas naturellement. C'est une épice. Une épice n'a jamais fait un plat.

1.3.11

ENGLISH

If there are enough English speakers/readers of this blog, I am willing to resume my English translations as I did at the start of the blog. Please speak up…