30.11.11

NANAR (3)

Dans la famille nanar de la semaine, Je m'appelle Bernadette (bande-annonce : CLIC), qui hélas ne semble pas valoir quelques pépites précédentes (Or noir, Celles qui aimaient Wagner), mais qui devrait néanmoins réjouir quelques mauvais esprits. Il y serait question de la croisade de Dame Chirac pour les petites pièces jaunes en compagnie du preux Messire Douillet.

27.11.11

AMÉRIQUE (SUITE)

Une bande-annonce m'a fait penser à ça : l'Amérique est la part inavouée de notre psyché. Tout ce que l'on ressent d'enfantin, de grossier et de régressif, mais qu'on n'oserait sans doute jamais avouer ouvertement, se retrouve dans le cinéma américain. Il se charge de déverser à notre place les sentiments simplistes ou les désirs immatures de destruction que nous n'assumons pas. C'est d'ailleurs pour cela, dans le fond, pour toute cette infantilisation, pour ces phobies irrationnelles, cette folle énergie physique ou cinétique, ces explosions lactées ou brûlantes, que le cinéma américain est le plus abstrait de tous. Pour un Américain, le monde est un puzzle chatoyant et miroitant sur lequel il suffit de surfer avec une sucette dans la bouche pour être rassuré. C'est pour cela même que cette année comme tant d'autres vous ne trouverez pas de films américains (blockbusters) dans ma liste des dix meilleurs films de l'année qui va énerver ceux qui viennent voir sur ce blog quelle ânerie j'ai encore pu pondre. Je la publierai dans très peu de temps…

SYRIE

Les pays arabes projettent de cesser les relations avec Damas

C'est drôle comme là aussi il y a deux poids deux mesures. On a pilonné la Lybie qui avait un régime et une situation similaires, et on prend des pincettes, on tergiverse à l'infini avec la Syrie, en la menaçant mollement, en déclarant que “si ça continue, on va faire ci ou ça”. Je sais bien que j'en ai déjà parlé, mais je n'en reviens toujours pas. De toute façon je n'en démords pas : le plus horrible, c'est la Corée du Nord.

25.11.11

LE CINÉMA AMÉRICAIN EST-IL LE PIRE DU MONDE ?

J'aime bien des phrases comme celle-là. Les Etats-Unis sont devenus tellement sacrés que ça m'amuse. La réponse à la question, je ne l'ai pas vraiment. J'aime mieux la poser qu'y répondre. Je ne discuterai pas sérieusement du film de Scorsese, Hugo, alias Hugo Cabret en VF. C'est un mauvais débat que de se lancer là-dedans. A la limite, je ne suis pas compétent. Ce cinéma ne me concerne pas. On peut certes dire qu'il a le mérite de rappeler la place de Georges Méliès dans le cinéma, ce que ne font pas beaucoup les Français – à part l'infatigable Serge Bromberg, naturellement, dont le documentaire et la restauration du Voyage dans la lune sortent la même semaine. A priori je vous enjoins à aller voir plutôt ça que le Scorsese, qui m'a soit dit en passant rappelé le meilleur film de Chahine, Gare centrale. C'est ça que Scorsese aurait dû faire : un remake de Gare centrale. Ce que je remarque surtout c'est que Scorsese récrit l'histoire. Il l'américanise. Il rappelle que Méliès a existé, mais lorsque l'automate signe le nom du cinéaste, il oublie un accent et écrit "Mélies". C'est un détail, mais il montre à quel point les anglo-saxons ne s'intéressent jamais vraiment au reste du monde. J'ai été particulièrement frappé par le fait que quand Scorsese montre un résumé accéléré du cinéma muet dans le film, il le consacre à 98% aux films de son pays. Du cinéma européen, il ne me semble avoir vu qu'un plan du Cabinet du Docteur Caligari. Dans ce digest, il insiste surtout sur l'image d'Harold Lloyd suspendu à une horloge (idée dupliquée dans le film lui-même). Evidemment, il parle de Méliès, puisque c'est le sujet. Mais ce n'est pas le premier Américain à s'y être intéressé sérieusement comme on le voit dans le docu de Bromberg. Par ailleurs les références littéraires sont également anglaises. On parle de Dickens (certes on mentionne en passant Jules Verne, un des inspirateurs de Méliès), et l'un des personnages cite même du Coleridge, poète anglais très peu connu des Français. Quant à la description des autochtones, elle est toujours aussi factice. On remarque tout de même que Christopher Lee est revenu à la case départ : il joue à nouveau les utilités dans un film rétro hollywoodien situé à Paris. Dans Moulin Rouge (celui de Huston, 1952) il incarnait Georges Seurat. Ici, un libraire style Père Noël. Scorsese s'explique ainsi du casting : “J'ai choisi des acteurs anglais pour la plupart des rôles, et j'utilise l'accent britannique comme s'il faisait partie de l'univers des personnages. Même si le cadre de l'histoire est le Paris de 1931, il s'agit d'un monde rêvé, d'une réalité sublimée, et jouer sur l'accent contribue au décalage.” Autrement dit, quand un Américain rêve de la France, il rêve qu'elle est peuplée d'Anglais. Etrange, car Spielberg a procédé de même pour son Tintin, où ce sont des Anglais qui incarnent les héros. Autrement dit, ce que les Américains ont imaginé de plus exotique pour représenter l'Europe (la France ou la France/Belgique) ce sont des gens parlant la même langue qu'eux avec un accent archaïque. Je tire sans doute des conclusions hâtives, mais dans cent ou deux cents ans, la France sera peut-être économiquement morte et transformée en vaste Disneyland à l'usage de la planète entière.

24.11.11

HUGO

J'aime bien cette phrase à propos de Hugo Cabret de Martin Scorsese : "Un plaidoyer pour la conservation des films réalisé avec le médium qui les a tués, Hugo Cabret prouve a son corps défendant que les vieux films étaient meilleurs.” (Ann Lewinson, Boston Phoenix)
Je reviendrai sur ce film bientôt.

23.11.11

150

Assez piteux, le marketing du film Donoma qui est fondé sur un soi-disant budget de 150 euros. A quoi ça rime ? Ce qu'a coûté une œuvre n'est pas un gage de qualité. Un petit budget serait-il une garantie artistique ? N'importe quoi. Ensuite, 150 euros c'est du pipeau évidemment. Même le tournage n'a pas coûté 150 euros. Enfin admettons. Là où il faut ajouter des zéros, c'est à la post-production. Pour qu'un film sorte en salle il ne faut pas 150 euros mais plutôt 100 000 euros. Kinéscopage, développement, mixage, attaché de presse, copie, affiche, projections, etc. Tout cela coûte des sous. J'en sais quelque chose moi qui ai fait un film avec environ 50 000 euros (mal gérés certes) et qui n'ai pas eu de distributeur, pas d'affiche, pas d'attaché de presse, et une seule copie. Je ne juge pas le film Donoma, que je n'ai pas vu, mais son lancement djeunz, qui sent le marketing de streetwear, de marque de baskets, de boîte de nuit… (voir ci-contre l'article de Elle. Si un torchon comme Elle en fait la promo, franchement c'est mauvais signe).

22.11.11

CORÉE

Ayant vu deux films sud-coréens la même journée par hasard, je décernerai la palme du meilleur cinéaste de cette contrée lointaine à l'un des deux. A priori le meilleur de tous était jusque là Hong Sang-soo. L'un des deux films d'aujourd'hui était son œuvre à sketches Oki's movie. Le cinéaste asiatique du badinage amoureux est en train de devenir le Emmanuel Mouret asiatique. Franchement, il baisse de plus en plus en radotant à l'infini sur les coucheries de ses veules alter-egos (cinéastes profitant de leur notoriété). Cette insistance complaisante sur la malhonnêteté masculine tourne au système. Certes il y a d'autres réalisateurs sud-coréens remarqués. Lee Chang-dong, ex-ministre, étant le plus intéressant cinéaste moyen, téléramesque. Je ne déteste pas ses films, mais bon. Quant aux autres qui ont la cote chez les cinéphiles, notamment Bong Joon-ho (The Host, Mother), je reste circonspect. Certes je n'ai pas vu son mythique Memories of murder. Quant au frappadingue du crime, qui a supplanté le pénible Park Chan-wook, j'ai nommé Na Hong-jin (The Chaser, The Murderer), il est trop paroxystique à mon goût. En fait, l'autre Sud-coréen dont j'ai vu un film aujourd'hui est l'antithèse absolue de Na Jong-Hin. Il s'appelle Jeon Soo-il. Seuls deux de ses films sont sortis en France à ce jour : La petite fille de la terre noire et Destination Himalaya. J'avais beaucoup apprécié le premier et avais noté sa parenté thématique et formelle avec un certain cinéma chinois. Mais je n'avais peut-être pas été assez attentif. Quant au deuxième, je l'avais traité avec une certaine légèreté, sans comprendre que c'était dans le non-dit, le non-faire, la déambulation, le rien, que Jeon Soo-il était sublime. Je viens de comprendre avec son troisième film qui sort bientôt, Entre chien et loup, bien que tourné avant les deux autres. Pour simplifier voire caricaturer, on pourrait comparer ça à Antonioni. Mais c'est autre chose. A mon sens ce cinéaste écrase les autres car il a une immense confiance dans le réel, il sait le regarder, sans interférer, sans fabriquer, sans surjouer sa mise en scène. Pourtant, il ne fait aucunement du documentaire.

20.11.11

DIRE…

…que j'ai failli aller voir ça (CLIC) par inadvertance. J'en frémis rétrospectivement. Je crois que je préfèrerais encore le film sur Wagner. Honnêtement y a-t-il un cinéaste plus ringard que Jean-Jacques Annaud, qui fait du sous-Hollywood des années 1950 avec 60 ans de retard ? J'ai du mal à le concevoir.

17.11.11

FIN

Je suis assez frappé par une curieuse conjonction, à partir de laquelle on ne peut certes pas généraliser. Mais bientôt on pourra presque parler d'effet de contagion. Il y a d'abord eu Krysztof Kieslowski dans les années 1990, qui a déclaré qu'il arrêtait le cinéma. Il a tenu parole et est mort peu de temps après, à 54 ans. Plus près de nous, ce fut Luc Besson, en 2006. Lui c'était du pipeau, ce qui ne nous étonne pas de la part de ce cinéaste qui n'a jamais brillé par sa franchise ni la rectitude de ses trajectoires et de ses projets. Ensuite il y a eu l'histoire cafouilleuse de Joaquin Phoenix, qui a juré qu'il se lançait dans le rap et arrêtait le cinéma. Cela a abouti au vrai-faux docu de Casey Affleck dont tout le monde s'est (royalement) foutu. Aujourd'hui, deux nouveaux cinéastes sont sur les rangs de la démission. Steven Soderbergh a prétendu vouloir arrêter pour se lancer dans la peinture, mais en même temps il prépare quatre nouveaux films comme réalisateur qui devraient le mener jusqu'en 2014 au moins. David Lynch c'est quasiment le contraire : il n'a jamais annoncé qu'il voulait arrêter, mais c'est bien ce qu'il fait. A part quelques courts métrages insignifiants (plus une pub), il n'a pas tourné de film depuis six ans, préférant se disperser entre musique, peinture et autres (création de boîte de nuit). Il dit lui-même qu'il n'a pas spécialement d'idée pour un nouveau long. Quant à Béla Tarr, lui, il répète à l'envi qu'il ne tournera plus. Pourtant il a à peine un peu plus de la moitié de l'âge de Manoel de Oliveira qui continue à battre les records à près de 103 ans (deux nouveaux films en route !). Tout ça apporte de l'eau à mon moulin concernant la fin du cinéma. Inconsciemment, notre époque se dit que les fictions de 1 à 2 heures que l'on va voir dans une salle sont obsolètes et qu'il faut trouver autre chose. Trop d'écrans partout et en tout lieu dévaluent le cinéma de fiction traditionnel. Du coup, je serais prêt à parier que le roman ou du moins le texte écrit acquièrent une plus value, un regain d'intérêt et de passion. Tout cela n'est bien sûr qu'intuition. De plus cela ne m'empêche pas de me lancer dans un nouveau projet de film. Mais dès que j'entrevois une autre possibilité je m'engouffrerai dans la brèche.
Tiens qu'est-ce que je disais ! Voilà ce que je viens de recevoir :
Bonjour,
Nous souhaitions vous informer de la fin du Tournage du nouveau film de Manoel de Oliveira, GEBO ET L'OMBRE. Film écrit et réalisé par Manoel de Oliveira, Gebo et l'ombre est l’adaptation de la pièce Gebo e a Sombra, écrite en 1923 par Raul Brandão.
Le Pitch : Basée à la fin du 19ème siècle, le film raconte l'histoire de Gebo, père de famille infortuné qui sacrifie sa vie et son honneur pour protéger son fils en fuite.
Avec Michael Lonsdale, Claudia Cardinale, Jeanne Moreau, Ricardo Trêpa et Leonor Silveira.
Production : MACT productions ( Martine et Antoine de Clermont Tonnerre ) et O Som e a Fúria ( Luis Urbano )
Distribution : EPICENTRE FILMS ( Daniel Chabannes )

11.11.11

SÉRIES

Comme souvent, je vais lancer un sujet sans trop le développer, faute de temps et de réelle patience. Je me réserve la possibilité d'y revenir le cas échéant. Je disais que le cinéma était mort ou presque (j'aime bien exagérer) et que les séries allaient le remplacer. Ce faisant, on avait l'impression que je m'excluais de la tendance, que je réprouvais les séries comme forme subalterne. J'en ai d'ailleurs dit plus de mal que de bien sur mes blogs. Mais je n'étais pas honnête car moi-même j'ai été accro à plusieurs séries au fil du temps, même si je n'en regarde plus guère — sauf parfois pour en rendre compte dans la presse (en général on me refile des trucs français car ça n'intéresse personne). Pour moi ça a commencé il y a longtemps avec un truc qui s'appelait Le riche et le pauvre, avec Nick Nolte et Peter Strauss. Je ne m'en rappelle pas du tout à part que je suivais ça avec une certaine avidité. Après il y a eu Twin Peaks, que j'allais voir régulièrement dans un bureau de la chaîne qui le diffusait (j'ai oublié laquelle, c'était vers Passy). J'ai donc vu tout Twin Peaks, y compris le pilote pour lequel Lynch avait tourné une fin différente. Mais j'ai aussi vu tout On the air, une sitcom loufoque de Lynch qui a fait un gros bide. J'ai les cassettes quelque part. Il y avait tout de même des trucs super, un peu dans le genre de Pee Wee de Tim Burton. C'est étrange, Lynch a toujours voulu faire des comédies, mais à part cette série (courte) il ne s'y est jamais risqué. Idem pour le plus sérieux Hotel room, trois épisodes-test d'une autre série potentielle se déroulant dans la même chambre d'hôtel à des époques différentes ; apparemment ça n'a pas plu non plus. C'est pour ça que Lynch a disparu de la télé (maintenant il fait des disques et des boîtes de nuit). Après, un autre gros morceau fut Lain : serial experiments, une série d'animation japonaise assez fabuleuse sur une ado plus ou moins morte, plus ou moins fantôme, qui revit après son suicide dans une autre dimension, qui se perd dans l'univers virtuel d'internet (si je me souviens bien). Travail sur le son envoûtant. Ambiance magnifiquement technoïde, avec des séquences qui faisaient penser à De Chirico (mais beaucoup de choses me rappellent De Chirico, y compris les films d'Argento et Antonioni). Après ou avant, j'oublie, il y a eu Futurama, un succédané futuriste des Simpsons (du même Matt Groening). J'adore toujours le style paradoxal zinzin de cette série. Ça n'est jamais très loin du burlesque barré d'un auteur de SF oublié que j'adore : Robert Sheckley. Par exemple, un des héros, Bender, est un robot. Il habite un studio géant mais sa chambre est un placard. Il doit boire de l'alcool pour rester sobre et ne pas rouiller. Etc. Après ou avant il a eu X-Files, à quoi j'étais aussi gravement accro. Ce qui m'a guéri définitivement furent les longs métrages tirés de X-Files. Au secours ! Ensuite il y eut Lost, que j'ai suivi religieusement jusqu'à l'avant-dernière saison. La dernière, je ne l'ai presque pas vue. Je ne sais pas comment ça finit et je m'en fous. J'avais décroché. A force de jouer avec les paradoxes spatio-temporels, bref, de prendre les gens pour des idiots, et de tourner en rond dans le même bout de jungle hawaïenne, ils m'ont donné le tournis. Le bluff et la fuite en avant ne peuvent pas être des principes narratifs. Par ailleurs, j'ai un peu picoré de ci de là. Mais rien ne m'a autant happé. Heroes, ça tourne au système répétitif au bout de quatre épisodes. Mad Men c'est chicos, mais je préfère les films de cette époque à une imitation ripolinée et pseudo transgressive. Glee = Lol. Desperate housewives : un certain charme plan-plan et routinier. Nip/Tuck : berk. Urgences ou Dr. House : parfois regardable, pas indispensable. La plus drôle pour moi c'était Larry et son nombril, mais je ne me suis pas donné le mal de chercher la suite sur le net. J'ai vaguement cherché John de Cincinatti. Pas trouvé. Les Soprano : ouais. Je sais que je devrais regarder Carnivale, qui est un peu dans mon style mais le peu que j'en ai vu m'a découragé. Il faudrait que je fasse une nouvelle tentative. A suivre (peut-être).

9.11.11

MÉTRO

Iggy Pop fait de la pub pour les Galeries Lafayette déguisé en Père Noël. Minable. Rendez nous les Stooges ! Je préfère largement Daniel Darc à genoux dans une église, exhibant sa croix tatouée.

8.11.11

SNIF SNIF SNIF

Attention chef-d'œuvre dramatique ! : CLIC
P.S. Réflexion faite, et à la revoyure de la bande-annonce, je me demande si cela n'est pas dans la droite continuité de l'œuvre du regretté Werner Schroeter. Surtout la scène où la femme renverse des roses.

HA HA HA

Apparemment, Brandon Cronenberg, fils de…, réaliserait son premier long intitulé Antiviral. Ça fait penser à la fille de Lynch copiant son père avec son navet sur une femme-tronc (Boxing Helena), puis avec son sous Sailor et Lula (Surveillance). Après vérification je m'aperçois que les Cronenberg sont un peu les Coppola canadiens : chez eux tout le monde est dans le cinoche (y compris la sœur du maestro, Denise, qui est sa costumière attitrée, et son épouse qui tourne des making of). On n'en a pas fini…
P.S. Je ne sais pas si blogger a changé la typo, mais je n'arrive plus à obtenir la taille des lettres d'avant. Il serait temps de muer…

7.11.11

AMUSANT

Une projection de film ça fait écrire et répondre à des mails. Je m'en aperçois ce matin, après mon succès retentissant à la Cinémathèque hier matin : file de vingt kilomètres, millier de spectateurs n'ayant pas pu entrer dans la salle, groupies en folie déchirant mes vêtements.
Evidemment ce fut assez calme. Vous, vous aviez mieux à faire. Sans doute aviez vous raison car, comme me l'a dit une spectatrice, ce n'est pas un film à voir le matin au saut du lit. Plutôt la nuit dans un état second. Bref, pour revenir à ces mails, je navigue entre les excuses (j'étais malade, mon petit chien avait perdu ses lentilles de contact, ma grand-mère est tombée de son pouf) et la gratitude. Bref, je continue ma route de môdit
P.S. bien sûr, D.C. il y a eu des spectateurs et vous en étiez…

4.11.11

AUGUSTINE

Je me suis aperçu qu'il y avait trois moyens métrages de durée équivalente consacrés à Augustine, une patiente célèbre du Professeur Charcot, le spécialiste de l'hystérie au XIXe siècle, dont Freud suivit un moment les cours à Paris (et s'inspira de ses travaux pour inventer la psychanalyse). Les trois films en question sont anglais (Augustine - 1993), français (Augustine - 2003), et américain (Sweet Augustine - 2004). Ayant vu des extraits du premier et du dernier, plus le deuxième en entier, réalisé par Jean-Claude Monod et Jean-Christophe Valtat, je puis affirmer sans l'ombre d'une hésitation que c'est le français qui est le plus réussi. C'est un vrai joyau. Il rend non seulement hommage à Muybridge en décomposant certains mouvements de l'héroïne dans certaines séquences, mais au XIXe siècle en général, dont il traduit à merveille l'ambiance et la mentalité. Visuellement splendide, ce film montré sur Arte à des heures indues va enfin sortir en salle (en décembre). J'y reviendrai peut-être. En tout cas c'est parfait.
P.S. Ce qui est moins parfait c'est qu'on annonce encore un Augustine, cette fois un long métrage, réalisé par Alice Winocour, ex-élève de la Femis (ouille !), avec Vincent Lindon dans le rôle de Charcot. Le tournage devrait commencer ce mois-ci. Si j'avais tout le pouvoir du monde, je leur dirais d'arrêter tout. Ça ne sert à rien, le film de Valtat et Monod est indépassable ! On verra qui avait raison.

3.11.11

CHOQUÉ…

…par l'accueil complaisant fait à cette gross komedie rakoleuse qu'est Intouchables. Y compris dans Le Monde, y compris sous la plume d'un critique sérieux et respectable — peut-être justement parce qu'il est sérieux et respectable, il manque de discernement en matière de gaudriole et est enclin à prendre les vessies pour des lanternes, à voir de la générosité là où il y a de la bassesse, du populaire là où il y a du populisme. Voir ce titre :

"Intouchables" : derrière la comédie populaire, une métaphore sociale généreuse.

De qui se moque-t-on ? Ce n'est qu'un défilé ininterrompu de clichés lourdingues sur la banlieue et sur les bourgeois, sans parler de la fausse irrévérence à l'égard des handicapés. Je dois avouer quelques minutes d'hilarité : les dix premières du prologue, quand rien n'est expliqué. Ensuite, quand ça commence à s'expliquer, je suis désolé, c'est d'une bêtise à pleurer. Et sur la bourgeoisie, à ce compte là, je préfère largement le Pater de Cavalier qui m'avait tant irrité. Enfin, je n'ai pas de mots pour décrire mon indignation devant le manque d'esprit critique de cette critique française.

1.11.11

MONEY

Un des rares tubes de rock expérimental, Money des Flying Lizards (1979). J'avais acheté le single à l'époque, mais je ne connaissais pas le clip, qui est tout à fait plaisant : CLIC
Ce groupe en phase avec une tendance robotique funky de l'époque utilisait une orchestration réellement novatrice que n'aurait pas renié John Cage. Dommage que l'expérimentation ne fasse plus guère partie du vocabulaire artistique. On n'imagine guère aujourd'hui un tube avec un son de casserole. Sic transit…
Par la même occasion je suis tombé sur une version de Money par Led Zeppelin, qui est assez amusante. Evidemment très heavy. Mais il fallait oser. Je ne la mets pas en lien mais vous pouvez chercher.
A ne pas confondre avec le tube Money de Pink Floyd.