11.11.11

SÉRIES

Comme souvent, je vais lancer un sujet sans trop le développer, faute de temps et de réelle patience. Je me réserve la possibilité d'y revenir le cas échéant. Je disais que le cinéma était mort ou presque (j'aime bien exagérer) et que les séries allaient le remplacer. Ce faisant, on avait l'impression que je m'excluais de la tendance, que je réprouvais les séries comme forme subalterne. J'en ai d'ailleurs dit plus de mal que de bien sur mes blogs. Mais je n'étais pas honnête car moi-même j'ai été accro à plusieurs séries au fil du temps, même si je n'en regarde plus guère — sauf parfois pour en rendre compte dans la presse (en général on me refile des trucs français car ça n'intéresse personne). Pour moi ça a commencé il y a longtemps avec un truc qui s'appelait Le riche et le pauvre, avec Nick Nolte et Peter Strauss. Je ne m'en rappelle pas du tout à part que je suivais ça avec une certaine avidité. Après il y a eu Twin Peaks, que j'allais voir régulièrement dans un bureau de la chaîne qui le diffusait (j'ai oublié laquelle, c'était vers Passy). J'ai donc vu tout Twin Peaks, y compris le pilote pour lequel Lynch avait tourné une fin différente. Mais j'ai aussi vu tout On the air, une sitcom loufoque de Lynch qui a fait un gros bide. J'ai les cassettes quelque part. Il y avait tout de même des trucs super, un peu dans le genre de Pee Wee de Tim Burton. C'est étrange, Lynch a toujours voulu faire des comédies, mais à part cette série (courte) il ne s'y est jamais risqué. Idem pour le plus sérieux Hotel room, trois épisodes-test d'une autre série potentielle se déroulant dans la même chambre d'hôtel à des époques différentes ; apparemment ça n'a pas plu non plus. C'est pour ça que Lynch a disparu de la télé (maintenant il fait des disques et des boîtes de nuit). Après, un autre gros morceau fut Lain : serial experiments, une série d'animation japonaise assez fabuleuse sur une ado plus ou moins morte, plus ou moins fantôme, qui revit après son suicide dans une autre dimension, qui se perd dans l'univers virtuel d'internet (si je me souviens bien). Travail sur le son envoûtant. Ambiance magnifiquement technoïde, avec des séquences qui faisaient penser à De Chirico (mais beaucoup de choses me rappellent De Chirico, y compris les films d'Argento et Antonioni). Après ou avant, j'oublie, il y a eu Futurama, un succédané futuriste des Simpsons (du même Matt Groening). J'adore toujours le style paradoxal zinzin de cette série. Ça n'est jamais très loin du burlesque barré d'un auteur de SF oublié que j'adore : Robert Sheckley. Par exemple, un des héros, Bender, est un robot. Il habite un studio géant mais sa chambre est un placard. Il doit boire de l'alcool pour rester sobre et ne pas rouiller. Etc. Après ou avant il a eu X-Files, à quoi j'étais aussi gravement accro. Ce qui m'a guéri définitivement furent les longs métrages tirés de X-Files. Au secours ! Ensuite il y eut Lost, que j'ai suivi religieusement jusqu'à l'avant-dernière saison. La dernière, je ne l'ai presque pas vue. Je ne sais pas comment ça finit et je m'en fous. J'avais décroché. A force de jouer avec les paradoxes spatio-temporels, bref, de prendre les gens pour des idiots, et de tourner en rond dans le même bout de jungle hawaïenne, ils m'ont donné le tournis. Le bluff et la fuite en avant ne peuvent pas être des principes narratifs. Par ailleurs, j'ai un peu picoré de ci de là. Mais rien ne m'a autant happé. Heroes, ça tourne au système répétitif au bout de quatre épisodes. Mad Men c'est chicos, mais je préfère les films de cette époque à une imitation ripolinée et pseudo transgressive. Glee = Lol. Desperate housewives : un certain charme plan-plan et routinier. Nip/Tuck : berk. Urgences ou Dr. House : parfois regardable, pas indispensable. La plus drôle pour moi c'était Larry et son nombril, mais je ne me suis pas donné le mal de chercher la suite sur le net. J'ai vaguement cherché John de Cincinatti. Pas trouvé. Les Soprano : ouais. Je sais que je devrais regarder Carnivale, qui est un peu dans mon style mais le peu que j'en ai vu m'a découragé. Il faudrait que je fasse une nouvelle tentative. A suivre (peut-être).

6 commentaires:

  1. Je me permettrai de vous conseiller Eastbound & Down (la saison 1, la deux ne vaut rien), une comédie, l'une des meilleures de ces dernières années tout support confondu.

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  2. Merci beaucoup, je vais aller voir ça (dommage que la 2 ne soit pas du même niveau).

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  3. Breaking bad, je connais évidemment de nom. J'y jetterai un œil aussi.

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  4. S'il y a UNE série qui valide sans problème votre postulat (le cinéma est mort et les séries le remplacent), c'est The Wire: cinq saisons d'une dramaturgie parfaite, guidée non par des personnages-héros (comme dans Lost ou ce genre de chose) mais par les thématiques développées: le trafic de dope dans les cités de baltimore, les galères de la police pour monter une unité spéciale, la politique locale, les syndicats, les journalistes, l'école... Une ambition vertigineuse, une écriture acérée, des acteurs géniaux. Un chef-d'oeuvre.

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  5. oui The Wire est la meilleur série de tous les temps (derrière il y a Oz). Si Von Stroheim existait aujourd"hui il ferait ça !

    XanaX

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