22.11.11

CORÉE

Ayant vu deux films sud-coréens la même journée par hasard, je décernerai la palme du meilleur cinéaste de cette contrée lointaine à l'un des deux. A priori le meilleur de tous était jusque là Hong Sang-soo. L'un des deux films d'aujourd'hui était son œuvre à sketches Oki's movie. Le cinéaste asiatique du badinage amoureux est en train de devenir le Emmanuel Mouret asiatique. Franchement, il baisse de plus en plus en radotant à l'infini sur les coucheries de ses veules alter-egos (cinéastes profitant de leur notoriété). Cette insistance complaisante sur la malhonnêteté masculine tourne au système. Certes il y a d'autres réalisateurs sud-coréens remarqués. Lee Chang-dong, ex-ministre, étant le plus intéressant cinéaste moyen, téléramesque. Je ne déteste pas ses films, mais bon. Quant aux autres qui ont la cote chez les cinéphiles, notamment Bong Joon-ho (The Host, Mother), je reste circonspect. Certes je n'ai pas vu son mythique Memories of murder. Quant au frappadingue du crime, qui a supplanté le pénible Park Chan-wook, j'ai nommé Na Hong-jin (The Chaser, The Murderer), il est trop paroxystique à mon goût. En fait, l'autre Sud-coréen dont j'ai vu un film aujourd'hui est l'antithèse absolue de Na Jong-Hin. Il s'appelle Jeon Soo-il. Seuls deux de ses films sont sortis en France à ce jour : La petite fille de la terre noire et Destination Himalaya. J'avais beaucoup apprécié le premier et avais noté sa parenté thématique et formelle avec un certain cinéma chinois. Mais je n'avais peut-être pas été assez attentif. Quant au deuxième, je l'avais traité avec une certaine légèreté, sans comprendre que c'était dans le non-dit, le non-faire, la déambulation, le rien, que Jeon Soo-il était sublime. Je viens de comprendre avec son troisième film qui sort bientôt, Entre chien et loup, bien que tourné avant les deux autres. Pour simplifier voire caricaturer, on pourrait comparer ça à Antonioni. Mais c'est autre chose. A mon sens ce cinéaste écrase les autres car il a une immense confiance dans le réel, il sait le regarder, sans interférer, sans fabriquer, sans surjouer sa mise en scène. Pourtant, il ne fait aucunement du documentaire.

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