27.11.11

AMÉRIQUE (SUITE)

Une bande-annonce m'a fait penser à ça : l'Amérique est la part inavouée de notre psyché. Tout ce que l'on ressent d'enfantin, de grossier et de régressif, mais qu'on n'oserait sans doute jamais avouer ouvertement, se retrouve dans le cinéma américain. Il se charge de déverser à notre place les sentiments simplistes ou les désirs immatures de destruction que nous n'assumons pas. C'est d'ailleurs pour cela, dans le fond, pour toute cette infantilisation, pour ces phobies irrationnelles, cette folle énergie physique ou cinétique, ces explosions lactées ou brûlantes, que le cinéma américain est le plus abstrait de tous. Pour un Américain, le monde est un puzzle chatoyant et miroitant sur lequel il suffit de surfer avec une sucette dans la bouche pour être rassuré. C'est pour cela même que cette année comme tant d'autres vous ne trouverez pas de films américains (blockbusters) dans ma liste des dix meilleurs films de l'année qui va énerver ceux qui viennent voir sur ce blog quelle ânerie j'ai encore pu pondre. Je la publierai dans très peu de temps…

4 commentaires:

  1. C'est un peu court. C'est seulement ça le cinéma américain ?

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  2. Pour moi blog = bloc (notes). Ce n'est pas un lieu pour les thèses de 3e cycle, pour les pavés intelligents, ni même pour les vraies critiques. Je ne fais donc que des remarques. Cette remarque n'est pas applicables à tout le cinéma américain de 1899 à 2012. Elle n'a trait qu'à un aspect, une facette. Je retranscris une impression fugitive, je n'analyse pas tout le cinéma américain. Pour moi dans le fond, son impact le plus important est économique et surtout politique. La plus grande et plus puissante arme de l'Amérique a toujours été son cinéma. C'est une arme d'asservissement massif. Mais là ce n'est pas ce qui m'intéressait.

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  3. Puis-je me permettre de relever ce qui me semble une contradiction dans votre note.
    Vous affirmez d'une part que ''l'Amérique est la part inavouée de notre psyché'' et d'autre part que ''Pour un Américain, le monde est un puzzle chatoyant et miroitant sur lequel il suffit de surfer avec une sucette dans la bouche pour être rassuré''. D'un coté ce qui dérange de l'autre ce qui rassure. Même si on attribue au cinéma américain une volonté de réconciliation (le happy end, les violons etc...) on ne peut masquer le fait qu'il a su nous montrer les contradictions voire même plus loin les déchirements de nôtre psyché.

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  4. Bonjour P/Z
    J'aime toujours vos remarques constructives. Là je ne vous suis pas complètement, mais sans doute est-ce à cause de mes affirmations laconiques. Si je dis que l'Amérique est la part inavouée de notre psyché. Je parle de la part régressive et infantile, pas de la part d'ombre ou de perversité. Je ne sens pas la perversité de l'Amérique. En a-t- elle ? Je sens plus de l'irresponsabilité. Donc si c'est la part infantile de notre psyché, je ne vois pas de contradiction avec l'image du surfer (au figuré) se rassurant avec une sucette. Image d'un enfant hébété. L'Amérique nous montre des contradictions, mais surtout les siennes, qu'elle a fini par nous imposer. Par exemple son puritanisme et sa permissivité. Mais la permissivité dans ce cas est une conséquence du puritanisme. Le puritanisme a mené au capitalisme qui a mené à l'industrie qui a mené à la consommation, qui a mené à la surconsommation, qui a mené à une sorte d'épicurisme industriel et moral. Je m'arrête là, car je n'aime pas trop écrire des commentaires - je ne peux pas les corriger a posteriori.
    A bientôt

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