23.11.11

150

Assez piteux, le marketing du film Donoma qui est fondé sur un soi-disant budget de 150 euros. A quoi ça rime ? Ce qu'a coûté une œuvre n'est pas un gage de qualité. Un petit budget serait-il une garantie artistique ? N'importe quoi. Ensuite, 150 euros c'est du pipeau évidemment. Même le tournage n'a pas coûté 150 euros. Enfin admettons. Là où il faut ajouter des zéros, c'est à la post-production. Pour qu'un film sorte en salle il ne faut pas 150 euros mais plutôt 100 000 euros. Kinéscopage, développement, mixage, attaché de presse, copie, affiche, projections, etc. Tout cela coûte des sous. J'en sais quelque chose moi qui ai fait un film avec environ 50 000 euros (mal gérés certes) et qui n'ai pas eu de distributeur, pas d'affiche, pas d'attaché de presse, et une seule copie. Je ne juge pas le film Donoma, que je n'ai pas vu, mais son lancement djeunz, qui sent le marketing de streetwear, de marque de baskets, de boîte de nuit… (voir ci-contre l'article de Elle. Si un torchon comme Elle en fait la promo, franchement c'est mauvais signe).

9 commentaires:

  1. dominique coquard23 novembre 2011 à 12:20

    Maintenant, c'est vrai, c'est comme si on avait vu les films avant de les voir. On est tellement rattrapé par la peau du cou par les affiches racoleuses et les commentaires vaseux qui s'auto-commentent qui nous sautent au visage l'air de dire que si on ne saute pas le pas on est à côté de la plaque qu'on a juste envie de retourner se planquer dans les rayons d'une vidéothèque.

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  2. Absolument d'accord, pour les mêmes raisons. De plus, le réalisateur, au demeurant fort sympathique, nous explique que "les acteurs prenaient le bus, venaient avec leurs sandwich", ce qui signifie zéro défraiement et donc 150 euros pour le tournage (à ce tarif, je suis curieux de savoir dans quoi ces 150 euros on été dépensés). Très bien, le cinéma-guerilla, mais ce genre d'argument comporte aussi le risque de valider l'idée que le cinéma, c'est un hobby et pas un métier; qu'on a pas a gagner sa vie avec. C'est emmerdant pour tous les técos (et comédiens)qui galèrent déjà à faire leurs heures d'intermittence...

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  3. Je pense qu'il y a de la place pour tout le monde, les pros et les non pros. Cela dit je conçois mal un cinéma complètement amateur. Par ailleurs ce film qui ne me dit rien (le nouveau Kéchiche ?) restera connu pour son faux budget. Tous les critiques reprennent cette somme bidon dans leurs articles, sans même avoir vérifié quoi que ce soit. Si les acteurs prenaient le bus, etc., quid du réalisateur : il ne payait rien ? Tout ce qu'il payait de sa poche pendant le tournage ne peut pas être compté dans le budget ? Si. Ensuite, sa caméra elle utilise quoi ? Des cassettes, des cartes ? Il ne les a pas payées ? Etc. Je ne veux pas ergoter, je m'en fous. Ce que je n'aime pas c'est ce côté urgent, à l'arrache. Même ça c'est cliché. On fait des films comme on va dans des boîtes de nuit, comme on fait la teuf, comme on couchaille. Ça ne me donne pas envie. J'ai envie de voir des choses que je ne peux même pas imaginer, pas ce que je vois partout dans la rue.

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  4. Et je dirais même plus cher MonOmbre, Mr Carrénard a bien du acheter sa caméra ainsi que son "kit 35". Tout comme Nicos Papatakis acheta une caméra pour que Jean Genet tourne "Un chant d'amour" en 1950.

    Bref "Donoma" n'est pas le dernier film soit disant tourné pour 150 kopek. Et le serait-il que cela ne voudrait rien dire. Sans être mauvais, Il n'est pas bon. Il a l'énergie de "Shadows" mais c'est tout... Si on le met à coté de "Following" de Nolan, de "Eraserhead" de Lynch, des films de Kenneth Anger, Maddin ou même le sombre "Begotten". Soit que des films fait eux aussi pour 150 quelquechose... Alors Donoma ne tiens pas la route une seconde !

    Mais je me demande sincèrement quelles triples buses se laissent berner par l'argumentaire qui soutien ce film ?
    Triste époque pour le sous-journalisme.

    XanaX

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  5. Merci Xanax,
    Parfaitement ce que j'aime lire. Presque trop d'ailleurs. J'espère que vous ne vous moquez pas. En tout cas, vous m'avez fait repenser à Begotten. J'ai trouvé le film entier sur Youtube. J'en ai regardé les premières minutes. Fabuleux. Je vais essayer de le voir dès que possible. J'avais été un peu refroidi par le film suivant du cinéaste, une reconstitution très romancée du tournage de Nosferatu. Mais Begotten n'a apparamment rien à voir. Quand à Donoma, on attendra que le réalisateur aille chercher son César et qu'il rentre dans le rang. Ça ne saurait tarder puisque Elle adoooooore.

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  6. Vous préchez une convaincue qui galère pour trouver des budgets pour ses courts en payant le train, l'hotel, le resto... quelle conne je suis !
    Claire

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  7. Ah, ah, ah, ah, un (sadold)punk qui entonne le refrain des professionnels de la profession ! On aura tout vu. Que n'aurait-il dit à la sortie d' A bout de souffle ou Shadows (sans mettre Donoma au même niveau, bien que je trouve le film fort bon -et je ne pense pas être une triple buse-) ! On sait bien qu'un film ça coûte plus cher que 150 euros, mais derrière ce slogan (réducteur comme tous les slogans), il y a surtout l'idée que pour faire un film, il n'y a besoin de rien d'autre qu'une douzaine de personnes soudés. Par d'autres moyens, c'est la réactivation de l'école Diagonale. Quoi qu'il en soit, la moindre des choses serait quand même d'aller voir le film, ce qui vous éviterait ces mauvais procès d'intention car vous vous trompez réellement de cible. Le cinéma comme un hobby, j'irais plutôt le chercher du côté de tous ces films sans cinéma réalisés par des (en général mauvais) acteurs/actrices, écrivains ou comiques télé qui veulent "passer au long". Alors oui, sur ces films-là, tout est bien facturé le monde fait bien ses heures, mais où se trouve la nécessité ?

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  8. Ce n'est clairement plus tout à fait un film puisqu'il fait autant réagir Internet. je ne publie pas tous les commentaires, car je ne veux pas entamer de débat. Je remarque simplement qu'on parle plus du budget que du film, que cela semble être l'argument fatal (comme dirait Michael Youn). On s'en fout de "combien ça coûte ?". Il faut laisser ça à Jean-Pierre Pernaut. Eh puis A bout de souffle et Shadows sont très surfaits. LOL D'ailleurs je suppose que Shadows est passé inaperçu à sa sortie. Celui qui m'a dit qu'il n'y avait pas de promotion et de campagne publicitaire pour ce film se met le doit dans l'œil.

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