3.6.11

DÉBUT/FIN

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais un phénomène se développe à vitesse grand V : le titre à la fin des films. Autrefois, c'était simple, quand c'était la fin, c'était marqué "FIN". Cette habitude popularisée par le THE END du cinéma hollywoodien a disparu il y a environ 15 ans (je dis ça au pif). Aujourd'hui, ça tend à être remplacé par le titre du film à la fin. Souvent même, on voit le titre deux fois, au début et à la fin. Je ne sais pas quoi en penser, sinon qu'il semble qu'on a besoin d'un marqueur pour délimiter un film. Un signal. Moi-même j'ai contribué sans y réfléchir à cette mode puisque le titre de mon film Crime est visible deux fois : la première cinq minutes après le début, la deuxième à la fin. Seule différence : mon titre apparaît à l'envers au début et à l'endroit à la fin, comme si d'une certaine manière le film était l'envers du décor, ou l'inversion de la réalité. Je ne vais pas gloser là-dessus pendant des heures, mais je pense que je m'abstiendrai du titre la prochaine fois (s'il y a une prochaine fois). Je suis contre les modes qui ne sont que des maniérismes sans contenu (ça aurait inspiré Barthes, pas moi). Mimétisme pavlovien.

2 commentaires:

  1. Ah, pourtant allant beaucoup au cinéma en ce moment je n'ai pas encore remarqué ça. Je vais essayé d'y faire plus attention.

    Par contre j'ai remarqué une grande mode des films qui se terminent sur une coupure sèche, où tous les enjeux ne vont pas jusqu'au bout de leur développement, même dans la storyline principale. Plein de films du moment me semblent se terminer sur une scène qui pourrait parfaitement être une scène de début du dernier acte du film, peut être pour rompre avec l'habitude hollywoodienne des fins à rallonge où tous les protagonistes ont leur propre happy end.

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  2. Ce n'est pas faux, mais je n'ai pas d'exemple précis en tête. Pour moi, ça appartient encore au système de l'ellipse. Je préfère encore ça à l'ellipse en cours de film (enfin, ça dépend). Dans un sens, ce type de fin brutal(e) laisse la liberté au spectateur d'imaginer ce qu'il veut. D'un autre côté, cela risque aussi de le laisser perplexe, voire agacé, se disant/demandant : "Alors quoi, qu'est-ce qu'il s'est passé en fait ?". Bref, cela dépend. Mais c'est quand même moins pénible que les fins à répétition et à rallonge. Je me rappelle que ça m'avait énervé dans un des (le premier, le dernier ?) "Seigneur des anneaux", qui n'en finissait pas de finir. Un vrai symptôme de prolifération kitsch…

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