25.9.10

LUC MOULLET, NOUVEAU PAPE DE LA JEUNESSE FRÉTILLANTE

Luc Moullet est partout. Il est en tout cas le point commun de deux films français vus simultanément jeudi dernier. Le comique barbu n'apparaissait pas dans le premier, l'intolérable Memory Lane de Mikhaël Hers, mais il était cité dans le dossier de presse. Il parle à propos des films du Hers en question de “petite musique d'un cinéma où rien ne se passe, comme dans ma vie, comme dans la vôtre.” Parle pour toi Moullette. La vie des jeunes larves sans problèmes de Meudon/Saint-Cloud décrite dans Memory Lane est une vie lymphatique qu'on ne souhaiterait pas à son pire ennemi. Pas une seconde de mon existence ne ressemble à cet encéphalogramme plat mis sur pellicule. Quant à l'autre, Les nuits de Sister Welsh, de Jean-Claude Janer, déjà responsable d'une kitscherie plaisante intitulée Superlove, ce n'est pas aussi gnangnan chicos, mais bon. Le Moullet y fait une panouille dans une scène fantasmée où la mère de la jeune héroïne est une bonne sœur éplorée, tout droit sortie d'un roman gothique anglais. Il joue une sorte de professeur en tricorne. Tout ceci pour dire que le cinéma français continue son rêve d'autarcie morale, moraliste, esthétique, dépassée, compassée, et se cherche les parrains qu'elle peut parmi les vieux survivants. Pour ma part, si j'ai apprécié certains des courts de Moullet, je n'en dirai pas autant de ses longs, parfois épuisants d'approximation. Une certaine liberté drolatique suffit-elle à ces jeunes cinéastes, eux-mêmes assez mollassons et incertains de leur vocation artistique ?
Luc Moullet is everywhere. In any case, he is the common point of two French films seen simultaneously last Thursday. The bearded comic did not appear in the first, Mikhael Hers' intolerable Memory Lane, but Moullet was quoted in the press kit. He tells that in Hers' works there's a "little music of a cinema where nothing happens, as in my life, as in yours." Speak for yourself, Moullet. The lives of young larvae without real problems from the posh Meudon / Saint-Cloud area described in Memory Lane is a life I would not wish to my worst enemy. Not a second of my life can be compared to this flat encephalogram put on film. The other film, Jean-Claude Janer's Nights of Sister Welsh (director already responsible for the pleasantly kitsch Superlove), it is not as namby-pamby, but nothing to scream about. Luc Moullet makes a cameo in a fantasy scene where the mother of the main character is transported in a mock English Gothic drama. Moullet plays a XIXth century professor standing at the edge of a cliff. All this means that French cinema pursues his moral, aesthete, outdated, stuffy dreams and seeks sponsors among the old beards. For my part, I enjoyed some Moullet shorts, but I will not say the same of his feature films, exuding excruciating approximations. Are these bits of quirky freedom enough for these young softie filmmakers uncertain of their artistic vocation ?

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