22.12.10

DES CHOSES

Un de mes peintres préférés, qui n'aurait jamais fait de cinéma américain s'il avait vécu aujourd'hui
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Le snobisme pro-commercial des cinéphiles bon teint ne sert qu'à apporter de l'eau au moulin du cinéma et de la télévision américaine, qui accroissent inexorablement leur emprise et leur monopole. Toute la production mondiale différente s'est écroulée avec l'effondrement du bloc de l'Est, et notamment de l'URSS. Le cas de la Russie est d'ailleurs très symptomatique. Elle qui produisait certains des meilleurs films du monde sous le régime communiste, est complètement à la ramasse aujourd'hui (malgré quelques exceptions, rarissimes), bouffée par l'invasion des mêmes produits américains que partout ailleurs. Cette adhésion servile et décérébrée à la production industrielle américaine ne tend qu'à dire une chose, et de plus en plus : il n'y a de cinéma qu'américain, et le reste est littérature. Laissons faire les professionnels et abstenons nous de les imiter imparfaitement. Personne ne le dit comme ça, mais c'est ce qu'on déduit. La langue cinéma est américaine, qu'elle soit doublée ou non. (C'est exactement comme pour la guerre : seule l'Amérique est désormais habilitée à faire régner la paix, où et bon il lui semble – Irak, Iran, Afghanistan —, avec l'aval de l'Onu, organisme fantoche à sa botte). La politique des auteurs, née de la célébration du cinéma hollywoodien par la Nouvelle Vague, continue à porter ses fruits empoisonnés. Un jour il n'y aura plus de films, mais uniquement des séries américaines visibles sur Internet ou ce qui le remplacera. Ce jour là sera triste car les séries américaines sont plutôt des ersatz homogénéisés que des prototypes singuliers. Je sais que je suis à contre-courant, mais je ne peux pas m'empêcher, quand j'entends ces violons guimauve, quand je vois ces effets spéciaux bleuâtres, de penser que l'art et la vraie vie sont ailleurs que dans ces produits interchangeables et laids (Glee = Pff!).

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