16.12.10

L'EFFET CINDY SANDER

Je suis français, mon passeport l'atteste. J'ai toujours vécu en France (en dehors d'une année passée aux Etats Unis), principalement à Paris, où je suis né. J'adhère donc, par force, aux habitudes et au mode de vie français. Côté nourriture, paysages et monuments, ce n'est pas si mal. Pourtant j'ai du mal à adhérer à la culture française actuelle, et notamment à son cinéma. Je ne suis pas mécontent de voir de temps à autre un film dans ma propre langue. Mais je suis presque toujours déçu. Pourquoi ? Parce que les Français sont ringards, approximatifs, et rarement originaux. Ils se nourrissent des autres, n'exprimant plus vraiment une pensée propre. C'est en tout cas ce que je me suis dit en voyant Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu, qui avait pourtant montré une certaine singularité dans ses courts et son premier long. Tout est relatif, certes. Ce Poupoupidou a le tort de vouloir tourner en dérision le genre policier et le film noir, et surtout de ne pas le faire franchement = un Twin Peaks du pauvre où l'on met en parallèle la vie de Marilyn Monroe et celle d'une bêtasse du Doubs qui fricote avec les édiles locaux et figure nue dans des pubs pour fromage. Totale dérision, style Canal + / Groland, donc pas drôle. Déjà, Marilyn Monroe est un symbole qui a trop servi. Ensuite, cette obstination pas franche à vouloir (mal) imiter les Etats Unis et leur décor ne produit rien de signifiant. De plus, on connaît mal les Etats-Unis, et surtout l'anglais (exemple : tous les Français déforment le mot "sweat-shirt" en disant "sweet-shirt"). En France, on croit nécessaire de chercher son inspiration ailleurs ; mais on ne parvient pas à produire quoi que ce soit de fulgurant parce que cette imitation n'est qu'un constat d'impuissance. Cela peut se résumer à l'apparition télévisuelle de Cindy Sander (Papillon de lumière), la chanteuse nulle dont tout le monde se moquait, sans se rendre compte qu'en France il n'y avait plus que ça, des Cindy Sander, c'est à dire des sous-sous-caricatures américaines. (Ceci est extrêmement valable pour Potiche de François Ozon qui n'imite pas spécialement la culture américaine, mais qui est un désastreux festival d'ersatz ineptes).
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La fausse Marilyn portée par des pompiers nus. Ha ha ha…

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