28.12.11

EXOTICA

Différents pays, différentes conceptions de la bourgeoise artiste et fortunée. En France on adore les œuvres humanitaires, mais peu d'artistes en font vraiment la promotion (à part Carole Bouquet, c'est limité). Contrairement aux happy few anglo-saxons, qui aiment mieux feindre l'altruisme et la commisération que l'intelligence ou la sensibilité (cf. mon post "JOLIE"), la bourgeoisie française baigne encore dans le syndrome Bourgeois gentilhomme/Madame Verdurin. C'est à dire que des personnes d'extraction relativement simple, ou du moins qui ne sont pas des universitaires patenté[e]s, ni de grands esthètes, aiment afficher une certaine culture, voire parfois s'y vautrer. Je me doute bien sûr qu'Isabelle Huppert n'est pas d'origine ouvrière, mais son côté collectionneuse d'auteurs, comme d'autres épinglent des papillons, est assez amusant. Je ne vais pas revenir en arrière, mais je remarque qu'en ce moment elle fait feu de tout bois. Passons sur son rôle de mère d'Eva Ionesco dans le premier film autobiographique de celle-ci. Passons sur la comédie avec Poelvoorde dont le titre m'échappe, où elle joue une cultureuse à laquelle elle ressemble comme deux gouttes d'eau. Mais ne voilà-t-il pas qu'on annonce sa présence dans les prochains films du Philippin Brillante Mendoza et du Sud-Coréen Hong Sang-soo. Je ne dirais pas qu'elle risque de leur porter la poisse, mais que souvent les films hybrides, réalisés par des cinéastes orientaux, par exemple, avec des acteurs occidentaux, ne sont pas les meilleurs. Question de greffe qui prend mal, ou tout simplement de scénario adapté aux humeurs de la star — son pouvoir lui étant octroyé par le simple fait que sa présence dans le casting garantit un important complément de budget.

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