20.10.11

TÉLÉ (2)

Suite du premier épisode. Les salles de cinéma vont disparaître, tout comme les chaînes hifi et les livres. C'est certain (bien sûr il y aura quelques survivances, comme il y a toujours des vinyles). Ne resteront plus que quelques écrans de tailles diverses dans les appartements et les poches des gens. Après, le cinéma de fiction que nous connaissons va s'étioler de plus en plus parce que les médias et l'information écrasent tout (pourquoi regarder l'adaptation de l'affaire DSK dans une série américaine alors qu'elle est présente en long et en large dans les news). Dans le fond, on préfère de plus en plus le réel. La fiction pure est fournie par les jeux vidéo. Bon, il y aura toujours des histoires élaborées avec des acteurs virtuels ou réels, mais pas sûr que ce seront des bons vieux longs métrages réalisés par des auteurs à l'ancienne. Comme le disait Cham, la série avec son côté plus ramassé, cyclique et surtout dynamique, a beaucoup plus de chance de perdurer. Les mondes virtuels genre Sims ou Second life ont également un bel avenir à mon sens. Mais je connais très mal. Je pense que si c'était très simple d'accès je pourrais moi-même m'y intéresser. Après je me perds en conjectures. A suivre.
P.S. Petit exemple subsidiaire : l'industrie du porno. Je ne vois pas comment elle pourrait subsister avec l'avènement des webcams et les sites spécialisés où tout un chacun peut poster son clip. Nous entrons dans l'ère du clip tout azimut.
P.P.S. A nouveau, je me permets de reproduire un commentaire de Cham. Mais c'est la dernière fois, car ainsi je me saborde un peu. Ou bien je devrais faire de ce blog un blog collectif, ce qui est un peu plus compliqué et contraignant pour moi qui n'ai pas l'esprit de groupe. Mais Cham a toujours de bonnes idées. La prochaine fois, je le publierai dans les commentaires. Enfin, voilà sa dernière réflexion sur le sujet qu'il connaît manifestement mieux que moi :
"Haha je ne m'attendais pas à ce que mon commentaire soit autant mis en avant. Je trouve ces questions très intéressantes. Pour les mondes virtuels je suis dubitatif. Jusqu'à présent ils ont tous prouvé leurs limites. Les réseaux sociaux comme Facebook ont beaucoup plus d'avenir parce qu'au lieu de recréer un réel pour quelques personnes en mal de vie sociale et d'autres curieux, il en devient une prolongation sur internet. On constate déjà des jeunes qui ne connaissent internet que pour Facebook. C'est exactement le même principe que la dichotomie réel/fiction. Les mondes virtuels sont limités parce qu'ils sont alimentés par de la fiction (même Second Life, sorti bien trop tôt et rempli de gens qui jouent un rôle). Les réseaux sociaux sont alimentés par le réel et peuvent avoir un impact rapidement sur celui ci. On a pas le droit de jouer un rôle sur Facebook, on joue notre propre identité. Ce qui paradoxalement met en exergue le rôle que l'on joue déjà en vrai. J'ai envie de dire que tout ça a à voir avec ce qui pourrait être la grande nouveauté des années 2000 (et qui a commencé depuis longtemps): nous avons quitté l'ère de la mise en scène (La littérature, le cinéma, le théâtre) et nous sommes maintenant à l'ère de l’interactivité (l'ordinateur,les jeux vidéo, le web 2.0, les télés connectées, la 3D "comme si on pouvait toucher l'écran", les smartphone, etc). D'où un plus grand intérêt pour la série qui demande plus d'implication du public par rapport au film. Comme dit dans l'article, les films de demain, ce sont les jeux vidéo : Uncharted 2 ou Battlefield 3 enterrent tout ce qui se fait en matière de blockbuster, l’interactivité en plus. Tandis qu'un jeu comme Portal 2 explore des questions de mise en scène impossible à exploiter dans un simple film. La pub se doit d'être virale, portée par le public, cachée pour que les smartphone puissent la détecter. Et ça explique aussi l'évolution du porno: on préfère regarder de vrai gens partager leur intimité avec nous que de voir du sexe fictionnel. Même si cette intimité a dû être mise en scène pour donner l'impression qu'elle était vraie. Dans les films d'horreur, la caméra se fait de plus en plus "vraie", ce sont les personnages eux même qui filment et ont peur avec nous. Pourtant ça implique généralement énormément d'incohérence avec le fait que ce soit un film présenté sur grand écran, mais peu importe. Bref pour conclure, je dirais qu'il y a moins un plus grand intérêt pour le réel, qu'une envie d'être plus impliqué dans la fiction, ou d'effacer la limite entre les deux (comme le fond les médias d'information). On ne veut plus regarder une œuvre, on veut s'y connecter." Cham

3 commentaires:

  1. Les premiers cinémas à disparaître sont les salles art & essai, les multiplex se multiplient.

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  2. C'est sûr. Pour l'instant le cinéma "industriel" marche très bien, mais à long terme je pense que les nouvelles générations n'iront plus au cinéma. Il faudrait voir si les jeunes adultes habituent toujours leurs enfants à aller voir des films en salle comme le faisaient les nôtres. Ça m'étonnerait.

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  3. ça doit dépendre pas mal des classes sociales, je pense...

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