28.9.11

HUMANITÉ

Voilà le SMS que je me suis envoyé hier pendant une projo (je n'avais pas de crayon) : "Ce n'est pas l'humanité qui ne va pas mais le fait qu'il y ait une humanité". Je sais que c'est simple et naïf, hélas c'est pourtant vrai. Je me disais qu'il ne pouvait pas y avoir d'utopie, car personne n'est capable de penser l'utopie. On n'est capable de penser que le malheur et l'accident, et comment y remédier. L'homme est une fourmi pas un roseau pensant. Franchement je ne vois pas concrètement à quoi pourrait ressembler une utopie ou un idéal, parce que d'une certaine manière nous vivons dans le meilleur des mondes possibles. Si l'on dit qu'une utopie serait de supprimer sang, crime, violence, guerre, pauvreté, injustice, cela signifie qu'il faudrait aussi supprimer toute l'histoire, tout le cinéma, toute la littérature, et même une partie de la peinture, qui en sont pleins. Ce sont donc des exemples pernicieux. S'il n'y avait pas d'humanité, le monde ne serait pas parfait, mais il serait bien plus harmonieux et fonctionnel. La seule raison d'être de l'homme est de générer du désordre. Je n'en vois pas d'autre. Après, le désordre est peut-être une notion intéressante, dynamique, mais cela reste assez vain et/ou gratuit. Prenons un exemple : pour certains l'avenir du genre humain, c'est le métissage. Tout le monde sera mélangé, légèrement bronzé, et le racisme aura disparu. Je crois qu'ainsi on ne fait que déplacer le problème. Car on créera alors d'autres discriminations. De plus, malgré le racisme, je ne préconise pas le métissage, car on perdrait une partie de la variété qui fait l'intérêt de la vie. C'est mon côté anti-mondialisation. Evidemment je garde une certaine tendresse coupable pour cette humanité (je ne me vois pas vivre avec des otaries ou des scolopendres). C'est ma famille, je n'en ai pas d'autre. Mais elle est excessivement turbulente et elle a surtout tendance à ne pas réfléchir avant d'agir, donc à commettre toujours les mêmes erreurs, à faire des choses qu'elle est obligée de défaire l'instant d'après. On devrait vivre au ralenti et tout irait mieux. Il y a des choses que je trouve ridicules, voire puériles, mais dont personne ne semble se rendre compte. Exemple : le sempiternel feuilleton Israël/Palestine. C'est pitoyable. Depuis au moins 40 ans ces gens font toujours semblant d'aller vers un accord, et puis aboutissent systématiquement à un échec. Pourtant tous les politiques, tous les médias jouent (à) leur jeu, font semblant de croire à leur sincérité, au lieu de leur dire : "Vous vous foutez du monde !". Bon, je ferme le robinet de mes élucubrations. A suivre

4 commentaires:

  1. Oui, enfin, en attendant c'est pas les Palestiniens qui colonisent Israël que je sache, mais l'inverse. Et ce sont bien les Palestiniens qui réclament les frontières de 67 depuis 40 ans, ce que leur refuse Israël avec la bénédiction de la première puissance mondiale. Renvoyer les Palestiniens et Israël dos à dos est quand même très léger.

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  2. C'est juste mais en même temps c'est beaucoup moins net que ça. D'abord Israël comme Palestine sont des vues de l'esprit. La Palestine n'a jamais été un pays, mais une région, sous dominations diverses (Croisés, Byzantins, Ottomans, Britanniques). Israël idem. Bon Israël s'est emparé du terrain en 1948 et opprime les populations locales. C'est certain et difficile à changer. Le hic c'est que si les Israéliens abusent de leur position dominante, les Palestiniens, eux, ne sont pas assez malins pour accepter les petites propositions que fait Israël. Mais de toute façon, comme ils seront incapables de se mettre d'accord, il faut les séparer, comme je l'ai déjà dit. Imposer à Israël des négociations menées par l'ONU, à l'ONU, et ensuite faire pression pour qu'ils les appliquent. On l'a bien fait dans d'autres régions, pourquoi pas là ? Le vrai problème c'est les Etats Unis, qui je pensent se servent d'Israël comme d'une menace permanente contre les arabes dans une région pétrolière. Autrement ça serait réglé depuis longtemps.

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  3. Entièrement d'accord avec votre dernière phrase. Mais les Palestiniens ont accepté TOUTES les "petites propositions" d'Israël ! L'histoire de cette guerre, c'est l'histoire du recul continu des exigences palestiniennes, avec de temps en temps une micro-concession israélienne. Oui, l'ONU doit faire quelque chose, mais oui, l'ONU ne fait rien. Dans ce cas-là, la moindre des choses, c'est de prendre parti pour la Palestine. Seule la pression de l'opinion publique fera (peut-être) bouger quelque chose. Et ça veut dire : arrêter de les renvoyer dos à dos, dénoncer la politique israélienne, et dénoncer le soutien américain à cette insupportable situation d'instabilité permanente.

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  4. Ce débat pourrait durer encore 40 ans. Il vaut mieux ne pas se mêler des malheurs du monde quand on ne peut pas les résoudre soi-même. Voir mon texte plus haut.

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