13.7.11

UN JOUR…

…j'arriverai à expliquer de manière raisonnable, rationnelle et mesurée pourquoi le monde dans lequel nous vivons est aberrant. Economie, industrie et culture sont totalement à repenser. Mais c'est une tâche quasiment impossible pour des individus qui sont des forces motrices, qui sont partie prenante de cette société, prisonnière de sa permanente et irrépressible fuite en avant [qui a jamais questionné la notion de progrès, dont la finalité reste pour le moins nébuleuse ?]. Remettre en question ce système de pensée et donc de civilisation entraînerait le bouleversement de tellement d'habitudes, le renoncement à tellement de choses qu'on considère comme naturelles et indispensables, que personne n'est capable ou n'a le courage de l'envisager. Je ne parle même pas de politique, parce que à mon sens, les politiques de tous les bords sont englués dans les mêmes processus qui les empêchent de penser, de comprendre que l'humanité fonctionne mal parce qu'elle est irrationnelle, parce qu'elle ne tient pas compte de sa réalité physique, de ses propres limitations et de la finitude de son environnement. Seuls les peuples primitifs avaient compris. Pas parce qu'ils étaient plus intelligents. Parce qu'ils étaient plus instinctifs. Je ne postule pas un néo-privitivisme ni un "retour à l'âge de pierre", mais un virage à 180° dont le maître mot serait "frugalité". La frugalité est le seul avenir possible pour l'humanité. Autrement, je ne lui prédis pas un grand avenir. Le problème majeur et principal c'est que personne ne réfléchit aux conséquences de ses actes. Il faut voir beaucoup plus loin. L'écologie politique n'est évidemment pas la solution car actuellement son idéologie et son rôle sont quasiment décoratifs. L'écologie actuelle c'est Nature & découvertes : le même monde en imitation bois.
P.S. Je suis conscient que je n'ai évidemment rien inventé et qu'il existe depuis longtemps un courant de pensée qui va dans ce sens. Il remonte notamment à Henry-David Thoreau, l'auteur de La déobéissance civile, ou, plus près de nous, au Français Jacques Ellul (La technique ou l'enjeu du siècle). Ce dernier influença l'Américain Theodore Kaczynski, alias Unabomber, qui desservit grandement une cause noble en envoyant des bombes par la poste. Je n'ai pas lu tous ces auteurs, car je ne pense pas qu'il y ait besoin de théorie. Tout le monde peut faire le constat en regardant autour de lui. Les seuls auteurs intéressants seraient des politiques suffisamment versés en technique pour savoir comment désamorcer petit à petit un système industriel qui par son agressivité détruit tout, et comment proposer des alternatives rationnelles
et réalisables. Kaczynski postulait simplement le retour à la Préhistoire. C'est inutile et exagéré.
P.P.S. Par un extrême hasard je viens juste de voir un film décrivant le laminage d'une culture primitive (les Nenets de Sibérie) par une autre occidentalisée (les Russes), le très sobre Neko, dernière de la lignée, d'Anastasia Lapsui et Markku Lehmunskallo. On y entend une réplique qui résume la différence entre ces peuples et les nôtres : “Chaque jour tu marches pour servir la nature”. Dans nos sociétés, on ne fait guère de différence entre la nature et un supermarché ; c'est pire même parce qu'on se sert sans payer, et on détruit tout sans s'excuser.

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