12.7.11

MANCHE

Un passant tire sur la manche du président : il est arrêté et fait la une des journaux.
Une employée d'hôtel new-yorkais accuse à tort ou à raison un homme politique français de lui avoir fait quelque chose (que lui a-t-il fait exactement d'ailleurs ?) : cela entraine un remaniement ministériel et tout l'organigramme des élections présidentielles de l'année suivante est perturbé.
Un célèbre créateur de mode pris de boisson éructe des injures racistes dans un café : il est licencié et fait la une des journaux.
Quelques personnes meurent, intoxiquées par des graines germées : toute la filière des fruits et légumes en Europe est bouleversée ; elle perd des millions d'euros parce que les gens boycottent les produits maraîchers.
Ces quelques exemples, dont certains que j'ai déjà cités, nous disent que le vrai danger immédiat et permanent de notre époque n'est ni la débâcle économique, ni la pollution, ni le climat, mais les médias. Il ne faut pas grand chose pour faire résonner la société pendant des mois, et pour éventuellement déstabiliser, désorganiser, remettre en question, et éventuellement devenir célèbre. J'ai des dizaines d'idées dans ce sens, que je n'exposerai pas ici par précaution. Mais tout un chacun peut imaginer.
Si je parle de ça c'est parce que je trouve outrancières cette surexposition et cette multidiffusion de la moindre information, même ridicule. Elle révèle l'immense fragilité de notre société occidentale qui est à la merci du moindre bruit, du moindre signal.
L'information – et ses dérivés les plus aberrants (Twitter) — est la pollution la plus préoccupante de notre époque.

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