3.4.11

CHANTS

Vu une avant-projection des Chants de Mandrin, le quatrième film de Rabah Ameur-Zaïmeche, cinéaste toujours surprenant. Ici il traite divers thèmes politiques très actuels à travers la folle équipée des compagnons de Mandrin, contrebandier et rebelle du XVIIIe siècle. On pense à tous les révoltés du XXe et du XXIe siècle – y compris les plus récents. D'ailleurs le film narre une épopée assez semblable à celle de Che Guevara en Bolivie. Le genre de film d'époque comme je les aime, c'est à dire qui privilégient la partie sur le tout, la vision parcellaire par rapport à la fresque. Une chronique simple et directe où le cinéaste a inséré une foule de discrets anachronismes (dont des textes de Rimbaud et Lautréamont) pour finir en beauté avec la chanson de l'étonnant duo Allen Ginsberg/The Clash… Cette manière de faire de l'histoire change des banalités habituelles. A suivre.
P.S. En prime Jacques Nolot, qui joue un piquant marquis pré-révolutionnaire, et le philosophe Jean-Luc Nancy, son imprimeur.

2 commentaires:

  1. J'ai vu un film magnifique et c'est peu de le dire!je ne comprends pas pourquoi ce film n'est pas à Cannes.ON nous sert tous les ans les mêmes toiles usées et ratatinées. Bravo! ce film nous fait vibrer comme toujours avec RAZ longue vie au chants de Mandrin!!!

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  2. Ah, ce film n'est pas à Cannes ?! Mais j'ai cru comprendre que Olivier Père, délégué général de Locarno l'avait vu et aimé. Donc il se l'est peut-être réservé pous son festival. C'est sûr que Rabah a un style et un ton qui tranchent. Le plus étonnant c'est qu'il a commencé avec ce qu'on appelait un "banlieue-film". Maintenant il est passé à la vitesse supérieure. J'adore son économie de moyens. Modèle à suivre.

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