25.2.11

LA LEÇON DE PAPY HESSEL

Je ne vais pas en faire une tartine, mais revenir sur un mode aussi lapidaire que le sien, sur le faux pamphlet de Stéphane Hessel, qui fait en tout 17 pages et a dû rapporter 3 millions d'euros – la plus belle arnaque de l'année.
Papy se réfère à la Résistance et à ses acquis, à cette Déclaration universelle des droits de l'Homme à laquelle il a participé (et qui n'a pas servi à grand chose), pour dénoncer le présent de notre société. Un festival de vœux pieux politiquement corrects qui ne mangent pas de pain. L'Etat n'est plus providentiel, se plaint-il. Eh oui, il a raison. Les banques sont trop riches et ne donnent pas aux pauvres. C'est pas nouveau. Dénoncer les riches va-t-il rendre les pauvres moins pauvres ?
Il ne faut pas être indifférent, dit papy. Oui, d'accord. Il répète encore, sur tous les tons : on ne peut pas laisser l'écart entre les pauvres et les riches se creuser. Oui, d'accord. Que des billevesées qui tombent sous le sens. Faut aller un peu plus loin papy. Qu'est-ce qu'il propose de concret au lieu de dire : c'est pas bien, y'a qu'à… ?
Quant à la Palestine, l'autre grand volet de son blabla, c'est kif kif. La solution du problème palestinien, j'en ai déjà parlé. Tant que les Etats Unis voudront maintenir ce statu quo, rien ne changera.
L'avenir appartient à la non-violence, dit Hessel, tout en cautionnant la violence des Palestiniens. Ah bon, faut savoir…
Hessel ne fait que des constats banals et non développés qui sont à la portée de tout le monde.
Ce qui est bizarre c'est qu'il ait eu un tel écho.
Les prophètes de son genre, qui ne font que vaguement touiller les problèmes avant de retourner à leur vie cossue, ne me font même pas marrer. On attend un gourou d'une autre force. Hessel a peut-être été souvent du bon côté, mais je n'ai pas souvenir qu'il ait exercé une action politique et militante – autre que protestataire – pour faire aboutir ses bonnes idées pleines de bon sens.
Tout ça n'est que rhétorique. Tout le monde est convaincu par ce qu'il prêche. Pourtant personne ne va plus loin que ces vagues constats. La vraie vérité, c'est que tous, à un degré ou un autre, nous sommes passivement complices de ce système financier aberrant (par nos économies, nos comptes en banque). En fait, protester agit sur le système comme une sorte de vaccin. Ainsi il se prémunit contre une révolte possible. On laisse les gens s'indigner, autrement dit s'exprimer, car finalement ça les calme. Ils vont rarement plus loin.

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