
OSSANG a encore frappé, caramba !
Cedric me parle de Griffith à propos de la photo de Dharma Guns. C'est moi qui l'ai volontairement jaunie, mais il est exact que Ossang a un rapport très fort avec le cinéma muet. D'ailleurs en regardant le film j'ai beaucoup pensé à Guy Maddin, qui lui aussi est un fou-dingue qui continue le cinéma muet d'il y a cent ans. Ma théorie, très personnelle, c'est que les grands cinéastes d'aujourd'hui sont ceux qui ont un rapport très fort avec le cinéma muet. Phlippe Grandrieux, Guy Maddin, David Lynch, les Quay, Patrick Bokanowski, Forzani/Cattet, Sokourov, et d'autres qui ne me viennent pas immédiatement en tête, sont nés trop tard. Je ne m'inclus pas dans le lot par modestie, mais je pense exactement la même chose. J'ai les mêmes idées, les mêmes goûts plastico-archaïques que tous ces gens là. Le premier film qui m'a donné envie de devenir cinéaste, c'est Nosferatu de Murnau, que j'ai vu au lycée. Moi et un copain on a illico commencé à tourner quelques plans en noir et blanc près d'une maison abandonnée qui ressemblait vaguement à un château. J'avais écrit un pseudo scénario intitulé La Fleur rouge, me semble-t-il, dans lequel le seul élément en couleur devait être précisément une fleur rouge. Chez Ossang, qui a pourtant un vrai talent d'écrivain (voir ses livres), ce sont les mots qui convainquent le moins. Ils embrouillent. Mais le reste est miraculeux…