26.1.11

MUSIQUE

J'avais plus ou moins décidé d'arrêter le blog, mais bon, ça me reprend. (Je n'écoute pas que du vieux rock, la gentille variéteuse néo-new wave La Roux vient de me passer dans les oreilles). Puisqu'on en est à la musique, une chose me frappe : les meilleurs utilisateurs de musique dans les films ne sont pas les plus mélomanes. Prenons trois nouveaux films assez dissemblables. Deux gros films américains en 3D (ça n'a rien à voir), le futuriste et plastiquement impeccable Tron l'héritage et le lourd Sanctum, plus un film français en 2D, Je suis un no man's land de mon ancien collègue Thierry Jousse*. Ce qui m'a frappé le plus c'est à quel point Jousse, qui est un musicophile averti et anime une émission sur France Musique, n'a pas le quart de la moitié d'une idée de ce que doit-être une musique de film. Non seulement celle de son film semble aléatoire – de longs passages sans musique, puis elle réapparaît brutalement. –, mais les climats suggérés par cette musique assez envahissante parfois ne sont pas adaptés à l'action. Par exemple dans une scène de forêt (bretonne ?) assez banale, on entend une musique de suspense torride et tropicale, qui fait trop second degré. Dans les deux films américains, au contraire, la musique est totalement organique, elle épouse parfaitement les circonvolutions du récit, sa dramaturgie. Qui plus est, Tron bénéficie de la touche Daft Punk, auteurs de la musique (on voit même les musiciens, très raccords avec leurs déguisements, en DJ dans une discothèque), qui ajoute une plus-value techno dans l'univers néoclassique de la musique hollywoodienne habituelle (bande annonce de Tron : CLIC). Bref, je pense qu'il ne doit pas y avoir de demi-mesure. Soit on utilise de la musique de bout en bout, en accompagnant ou boostant l'action, soit on n'en met pas du tout… Après, cela n'influe pas sur l'avis que je peux avoir sur les films. Le film de Jousse n'est pas déplaisant, mais a un côté La Route enchantée, film béat de Pierre Caron avec Charles Trénet, qui m'agace un peu. Je n'ai rien contre Trénet ni Katerine, mais les chanteurs ne sont bons que quand ils ne jouent pas des chanteurs… Je remarque en passant que les Cahiers du cinéma sont durs avec leurs anciens rédacteurs ou rédacteurs-en-chef. Les films de Jousse et Cédric Anger (L'avocat), qui sortent la même semaine, se font étriller dans la revue. Moi même, je n'ai pas été mieux traité par les Cahiers avec mon film l'an dernier
*Thierry a un problème avec les titres. Premier film : Les Invisibles. Deuxième : Je suis un no man's land. Ce sont des titres en creux qui manquent d'affirmation. Un titre doit être déclaratif pas évasif…

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