12.11.10

ALIENS (SUITE)

L'invasion. En parlant du Mexicain Seres, je ne réalisais pas qu'il s'agissait d'un phénomène assez généralisé. Je veux parler des films d'extraterrestres. Alors qu'on s'apprête à recevoir chez nous le plus convaincant et le plus fauché du lot, Monsters, tourné avec un budget de 200 000 $, qui semble avoir fait un bide aux Etats-Unis (car peu promu et distribué), sort aujourd'hui en Amérique le tonitruant Skyline (où les méchants ET aspirent des grappes humaines dans leurs méga-soucoupes), et on annonce le plus intéressant Battle : Los Angeles (photo) de Jonathan Liebesman. Celui-ci fait du cinéma depuis dix ans (cf. le prequel de Massacre à la tronçonneuse), mais je n'ai jamais rien vu de lui. La bande-annonce de Battle : Los Angeles est splendide, mais je me connais et je connais les bandes annonces. Je suis donc méfiant et me doute que le film ne sera jamais aussi bien. Il y a quelque chose qui m'agace dans ces films de SF non spatiaux, c'est d'abord le fait que, à part District 9 et une partie de Monsters, ça se passe presque toujours aux Etats Unis (voire même : presque toujours à Los Angeles). Bonjour la paresse ! L'autre truc qui m'agace et qu'on trouve dans tous ces films, c'est simplement le fait que dans ces vaisseaux et chez ces aliens venus d'ailleurs il y a toujours des espèces de lumières jaunes ou bleues ou multicolores (les tentacules et les champignons extraterrestres de Monsters, les soucoupes de Skyline, les aliens de Battle : Los Angeles). Toujours le même genre de lumières colorées qui éclairent les choses de l'intérieur. Comme si les ET étaient des lampes éclairées par des LED (diodes électroluminescente). Comme si la dernière tendance de la déco devait obligatoirement être transposée dans la SF. C'est évidemment un détail infime, mais à mon sens ça en dit beaucoup sur l'absence de réflexion qui préside à la conception de ces films-symptômes, qui sont simplement en train de postuler une attaque extraterrestre comme solution à la décrépitude morale de notre civilisation. Le “il vous faudrait une bonne guerre d'antan" devient : il vous faudrait une bonne invasion d'aliens… Si c'est seulement à ce prix que l'humanité retrouvera un semblant de cohésion et d'énergie, on peut toujours rêver.
Merci à Michel Berger

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