28.5.11

ÉTRANGE

Depuis hier, je n'arrivais plus à me connecter sur Blogger. Je viens d'avoir l'idée lumineuse d'effacer tous mes cookies. Et voilà ! Je sais que ça n'intéresse que moi, mais je suis soulagé. J'étais prêt à abandonner ce blog (ce que je ferai bien sûr, mais pas tout de suite).
Du coup, je n'ai pas de sujet en tête, et beaucoup de DVD (nuls) à visionner, mais je ne suis pas loin et je reviens à la charge dès demain.
Pour l'heure, on annonce la réédition en CD de ce disque dont je fus l'auteur de la photo de pochette dans une autre vie (à cette époque j'adorais les photos surexposées, ce qui m'a passé). Je regrette seulement de ne pas avoir eu assez d'assurance pour fonder un groupe il y a quelques décennies. Ce que j'aurais aisément pu faire, vu le niveau général. Mais je suis passé à autre chose
P.S. En fait j'avais un groupe, ou plutôt j'étais dans un groupe. Il s'appelait Zozo et les Martiens. Hélas, il a si peu existé que j'avais oublié. On s'est contenté de répéter quelques morceaux de twist dans un local de Belleville (et de la rue des Halles) deux ou trois fois, avec des musiciens différents (à part moi à la batterie et la dénommée Zozo au chant).

25.5.11

LA RÉPUTATION DE SONO SION (OU SHION SONO) MONTE…

Pour l'instant, n'ayant vu aucun film de ce cinéaste hybride, qui semble mélanger horreur et romantisme, kitsch et drame, je reste dubitatif mais très curieux… (photos de Hair extensions - haut - et Love exposure - bas). Bande annonce de Hair extensions : CLIC.

20.5.11

INCROYABLE

Tiens, j'ai des lecteurs à Cannes ! Vous n'avez pas mieux à faire ? Allez regarder LVT déblatérer en conf de presse, festoyer avec les pipeûl du PAF, taper le carton avec F. Boyer, le patron de Vidéosphère qui a remplacé l'ex d'Elise Girard, parler chemises à carreaux et longueur de barbe avec JF Berjon, guincher avec le top décalé J. Adoré à la Villa IN…
Ici la mondanité et les paillettes n'ont pas droit de cité. La robe de bure et la blouse grise sont les uniformes de rigueur de nos implacables mannequins.

RÉEL/FICTION/THRILLER

Ce que j'écrivais sur le rapport réel/fiction des Français/Américains se confirme : vu hier un thriller américain, The Lincoln lawyer (en français La défense Lincoln), qui raconte à peu près la même histoire que l'affaire DSK (en plus violent) : histoire (de l'avocat) d'un jeune homme riche accusé d'avoir violé et brutalisé une prostituée. Un film assez banal mais regardable, qu'un cinéaste français serait incapable d'égaler.
D'autre part, ce film est aussi une leçon par rapport à un thriller anglais vu le jour avant, London Boulevard, où on constate que les Britanniques sont aussi nullards dans la conduite d'un récit policier (malgré quelques exceptions comme la trilogie Red Riding). Pourquoi ? Parce que London Boulevard, sur la rédemption impossible d'un taulard, divague dans tous les sens et fait le malin, comme le héros, joué par Colin Farrell, qui veut montrer qu'il est plus dur que les durs, plus fort que les gangsters sadiques. Bon, ça ne vaut pas la peine que je m'étende. Je dirais que les Américains sont les rois du polar parce qu'ils ont un sens musical de l'action. Un thriller doit être comme un train. Rien ne doit entraver son rythme ni sa progression, sous peine de dérailler. En même temps il faut sans cesse ménager une attente. Cela dit, The Lincoln lawyer est loin d'être un chef d'œuvre et a tendance à saturer sur la fin.

18.5.11

SMALL BROTHER IS WATCHING YOU, ALWAYS, EVERYWHERE

Avec les affaires DSK et XDDL les Français ont prouvé qu'ils sont de bien meilleurs scénaristes du réel que de leurs thrillers de fiction.
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Par ailleurs, je suis frappé par l'ampleur que prennent des propos rapportés ou enregistrés dans des cadres privés. Je pense aux insultes d'un footballeur proférées dans un vestiaire qui firent ensuite la une d'un quotidien de sport, au délire nazi d'un John Galliano bourré dans un bistrot, ainsi qu'aux histoires de quotas raciaux discutés par les instances du foot (encore !) dans un contexte officieux. Ce n'est pas que je cautionne ces dérapages, mais on ne peut pas leur accorder la même valeur qu'à des déclarations officielles et en public. Tout le monde, je dis bien tout le monde, a pu dire un jour ou l'autre des conneries en comité privé. Si on commence à tout enregistrer et à tout publier et diffuser, non seulement ce sera le désordre, mais la société va exploser à force de craindre les procès ou les poursuites, à force de se contenir. Le politiquement correct étendu à la sphère privée risque ainsi de devenir la tyrannie ultime. A côté, Big Brother ce serait Oui-Oui…

17.5.11

HAVRE

Le Havre va-t-il devenir la nouvelle ville à la mode au cinéma ? Deux films cannois y ont été tournés : La Fée, de Abel, Gordon et Rémy, et Le Havre de Aki Kaurismäki. En tout cas, je comprends : j'ai vu (à Nyon) un documentaire sur cette ville qui semble incroyablement belle…

TERRENCE MALICK

Ça sent le pudding.

HEAVY METAL => NAZISME ?

Il y a longtemps que le rock fait joujou avec les symboles satanistes et nazis. Je ne vais pas faire l'inventaire. Mais ne voilà-t-il pas que je viens d'apprendre l'émergence d'un courant appelé National Socialist Black Metal. Un groupe heavy metal newyorkais, Hanzel und Gretyl, qui n'est pas affilié à ce courant, mélange l'esthétique manga et les allusions au nazisme (paroles tendancieuses, “Sieg Heil” partout, discours de Hitler, casque à pointe, Croix de fer dans tous les coins) sous prétexte de plaisanter sur un ton cynico-satirique. Voir ce morceau clippé live (CLIC), au titre évocateur, SS Deathstar Supergalactic, où l'on comprend un peu le problème. Il est évident que le groupe est spectaculaire et musicalement très efficace. Bien sûr, ils ne sont pas vêtus en SS, plutôt style travelo futuriste, mais on sent une dérive. J'ai trouvé un site foncièrement raciste et haineux qui prend ce groupe au premier degré et déclare que leur disque Über alles est la bande son idéale pour assassiner des Juifs. En voyant ce groupe folklorique je me suis dit qu'un jour le nazisme va vraiment renaître. Ça fait peur. Dans les années 1980, le père du batteur d'un groupe de heavy-metal canadien, Anvil, était rescapé d'un camp de concentration…
P.S. Pour mettre les points sur les i, voici les indices parlants : le morceau commence par des cœurs pas wagnériens mais presque, ensuite on entend quelque chose qui ressemble à des “Sieg Heil !" criés par une foule, puis quelque chose qui ressemble à la voix du Führer. Pendant ce temps, les musiciens lèvent la main en l'air en même temps. Pas un salut nazi, mais presque. L'un des guitaristes porte une perruque blonde et un short tyrolien. Ça fait farce, mais… La bassiste aussi blonde platine, aryenne à mort, porte une Croix de fer au poignet. Après il y a le titre du morceau…

16.5.11

FILMS GRATUITS

A signaler la diffusion d'une trentaine de longs métrages et d'une flopée de courts métrages, présentés les années passées à la Semaine de la critique de Cannes, sur l'excellent site de VOD MUBI. On peut voir gratuitement des films passés trop inaperçus comme, par exemple, Koktebel ou Ping Pong CLIC

15.5.11

NEVER COME BACK, LE RETOUR

Il y avait tout de même du rock en France, malgré tout…
Kas Product — Never come back — (Nancy 1982) : CLIC

SYNOPSIS D'UNE DAUBE ANNONCÉE

"Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce depuis la nuit des temps. Leila, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l'amour : plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village."
La Source des femmes, film présenté à Cannes cette année par la France en compétition officielle.
J'aurais pu ajouter l'affiche aussi niaiseuse que le résumé de cette resucée de réalisme magique à la mode maghrébine réalisée par un Roumain international spécialiste des bons sentiments et du grand spectacle exotique. Mais ça suffit comme ça. L'idée c'était de dire que le soit-disant plus grand festival de cinéma du monde propose des produits tape-à-l'œil pour lecteurs de best-sellers et adeptes du prêt-à-penser culturel.

IL Y A UN AN…

…mon magazine habituel intitulait un post, façon Cahiers du cinéma, sur son site: “Rebecca H de Lodge Kerrigan, l'un des objets les plus forts et singuliers vus à Cannes”. Marrant d'appeler un film "un objet" – ce qu'on ne dit jamais pour un tableau ou un livre… Et un an après, cet objet fort et singulier n'est toujours pas sorti, et il y a un nouveau festival avec certains films forts et singuliers qui ne sortiront jamais et tomberont dans l'oubli…
L'actrice principale de Rebecca H (Géraldine Pailhas) faisant risette sur le tapis en 2010

14.5.11

SCOOP

Les messes en latin ont doublé en quatre ans

11.5.11

MY POTTER IS RICH

Certains pékins sont prêts à payer 25 euros pour voir Harry Potter n°222 en 3D à Bercy. Dans quelles conditions, on l'ignore, mais on est prêt à parier que ça sera médiocre et inconfortable. On est prêt à parier aussi que les pigeons ne s'en sortiront pas comme ça, qu'il y aura aussi du merchandising à la clé et des consommations pas données. Enfin, on n'ira pas vérifier, évidemment.

9.5.11

L'OBSESSION SOCIALE

Les malheurs des guerres, les maladies, les problèmes de l'exil (sans papiers, etc.), les insondables et inépuisables fléaux de l'Afrique, les désordres et désastres de la pollution, de la malbouffe, destruction de l'écosystème, etc…. Tout cela devient une manne pour les documentaristes en mal de sujet. Tout cela alimente les chaînes de télé, en se pliant plus ou moins au sacro-saint format des 52 minutes, mais aussi les festivals de cinéma où la norme ne devrait pas exister, ou il ne faudrait pas qu'il y soit absolument traité des sujets de société qui font débat ou qui fournissent matière à débat. Je pense que le poids et l'importance de l'actualité télévisée, des JT, sont en train de tout écraser. On est sommé de réagir à chaud sur des problèmes dont l'info nous rebat les oreilles jour et nuit et de négliger tout ce qui est hors temps, hors événement. Bref, aujourd'hui seul un cinéaste comme Raymond Depardon peut tourner une série de films sur de vieux paysans et on ne verra pas de documentaire sur le Spitzberg à moins qu'il ne recèle une quelconque catastrophe. L'esprit de découverte au sens ethnographique a mauvaise presse car il n'est pas assez grégaire, assez concerné. Quant à ce qu'on nommait jadis "documentaire de création", expression un peu fourre-tout qui disait tout de même qu'on pouvait utiliser le média du cinéma comme le faisaient les compositeurs de musique concrète quand ils remodelaient des sons réels, c'est tout juste si on ose encore en parler. Certes, cela existe encore, mais marginalement. Cela n'est jamais promu par les institutions dispensatrices de financements divers, qui se prennent toujours un peu pour des organismes sociaux, consentant à donner de l'argent à des artistes utiles et concernés, pas à des démiurges mégalos. Bref, ce n'est qu'une tendance, mais comme tout le monde va dans le même sens, elle s'accentue.

6.5.11

SAV

Envoyé mon film Crime au cinéma Nova de Bruxelles et au site VOD MUBI (ex The Auteurs). Pas de nouvelles. J'aime pas trop faire le service après-vente, mais c'est un peu pour meubler, et c'est très ponctuel. Pendant ce temps mes ex-acteurs font leurs films : le Ossang est sorti, le très beau Dharma Guns. Eva Ionesco présente son My little princess à Cannes. Je dois avouer que je ne l'ai pas encore vu (il y a eu quelques projections privées), mais ça ne saurait tarder. (Dire que je l'apercevais au Palace jadis quand elle avait 15 ans. La seule de la bande avec qui j'ai eu quelques atomes crochus à l'époque était Edwige, la plus belle punk ever.) Quant à Philippe Petit, l'acteur principal de Crime, il joue un petit rôle dans le film d'Eva. En ce moment il est en train de monter un documentaire qu'il a réalisé, Danger Dave, sur un skateur belge. Je pense qu'on va en parler. Ça a l'air assez destroy. Cela dit, ce montage dure des siècles et Philippe veut encore tourner des séquences. Aux dernières nouvelles, il est parti (ou va partir) aux Etats-Unis, à Portland et Seattle, pour filmer d'autres plans avec David Martelleur (le skateur en question). Cette manie du voyage…
Danger Dave

5.5.11

ÉLISE OU LA VRAIE VIE

Incroyable mais vrai : une attachée de presse de cinéma (que je connais), Elise Girard, a réalisé un long métrage, Belleville-Tokyo, pour raconter comment elle a été larguée par un critique (que je connais aussi) quand elle était enceinte de lui. Pourquoi pas, mais je ne voudrais pas être à la place de ce critique qui en prend plein la gueule dans le film par personnage interposé, alors qu’elle n’apparaît que comme une simple victime. Le pire c’est que j’ai tendance à la croire. Ce qui me gêne n’est pas ça. A priori aucun grand film n’est autobiographique (je n’ai aucun exemple réussi en tête et ceux qu’on va me citer sont ceux que je n’aime pas), mais le problème n'est pas là non plus. On peut toujours raconter sa vie, ce n'est pas défendu. Ce qui est gênant c'est quand ça devient un pis aller, un palliatif, une manière de régler un conflit privé, voire une manie exhibitionniste. C’est souvent la limite de ce qu’on a appelé l’autofiction en littérature (Christine Angot & co), veine dans laquelle Elise Girard s'inscrit clairement. Trop de réalisme tue le réalisme. Là, cela dépasse l’entendement. En plus, Elise figure dans certaines scènes avec l’actrice qui joue son propre rôle (Valerie Donzelli). Elle va jusqu'à reproduire certains détails infimes. Comme par exemple la panoplie vestimentaire de Jean-Max Causse, un des patrons des Studios Action pour qui elle a travaillé, dont le rôle est joué par Philippe Nahon (d'ailleurs des scènes sont même tournées au cinéma Grand Action, depuis racheté par Jean-Pierre Mocky). A ce stade, les bras m’en tombent. Ça fait penser à la fois à Arnaud Depleschin qui s’était, dit-on, inspiré de Marianne Denicourt dans Rois et reine, et au livre de Marianne Denicourt, Mauvais génie, où elle reprochait à Depleschin d’avoir fait de sa vie une fiction. Après il faudrait regarder le film de Elise Girard avec un regard plus objectif, en tant qu’œuvre d’art. Là, je ne me prononce pas pour l’instant, même si ça correspond à ce type de cinéma français auquel je me sens étranger, précisément parce qu’il ressemble trop à ce que je connais dans la vie. Ça a toujours été un mystère pour moi. Comment peut-on aimer les films de Doillon si notre vie ressemble aux films de Doillon ?

3.5.11

L'ENNUI DU CHÂSSEUR

Comme tout le monde je me suis fait avoir un jour par La Nuit du chasseur. Le noir et blanc bien contrasté, la figure de Mitchum, “Childreeeeeeeen !”. La nuit, les enfants. J'aime (toujours) les séquences subaquatiques avec Shelley Winters. Très beau. J'aime également le personnage de Lillian Gish, style grand-mère courage. Mais c'est parce que j'ai un faible pour elle. Le reste…
me semble maintenant aussi puant et faussement poétique que Jeux interdits de René Clément. C'est du même tonneau. Et puis le noir et blanc. Franchement, même ça il y en a trop. Le costard de pasteur de Mitchum, le tatouage LOVE/HATE sur les doigts. On va me dire que ce manichéisme est déjà présent dans la Bible. Oui, mais la Bible est la Bible : un vieux grimoire primitif destiné à des peuples primitifs. Là, le AMOUR/HAINE bien asséné par Mitchum qui en rajoute dans la grandiloquence croque-mitaine (et les grimaces : voir photo), c'est soûlant. Les enfants aussi c'est soûlant. Attendrissants, victimes, innocents, forcément charmants et poétiques. Beurk. La fausseté du décor naturel (studio). Les animaux filmés en gros plans (grenouilles, etc.), ça en rajoute dans le côté Walt Disney. Bref, c'est ça : La Nuit du chasseur c'est un conte gothique version Walt Disney (Bambi in black), mais sans le côté un peu cynique et décalé de Tim Burton dans ses bons films (Batman returns, Edward aux mains d'argent). C'est du gothique bêta pour grands débutants, même pas digne de la série sixties Addams Family. Mitchum, lui, a fait bien mieux, par exemple La Vallée de la peur de Walsh ou Pendez-moi haut et court de Tourneur… ------------------------------------------------------------------------------------------______________________________
----------------------------------------------------------------------------------------------- Bob fait le guignol