27.12.10

100

Le gagnant officiel du grand concours organisé pour le 100e post de ce blog est The Dø avec le clip de son nouveau morceau Slippery slope : CLIC. Je ne lui prédis pas un aussi grand succès que celui du tube On my shoulders, et je ne suis pas sûr d'adorer ça, mais esthétiquement ça me plaît assez : le clip de Noel Paul, sous influence nipponne (ça rappelle par moments l'ambiance de certains films de fantômes des sixties), comme la musique utilisant presque exclusivement des percussions. Bravo ! Donc il y a bien des groupes (enfin, là c'est un duo) français tout à fait respectables. Evidemment ils sont obligés de chanter en angliche…

26.12.10

HYPNOSE & CO

On dit souvent dans les gazettes que la violence au cinéma (ou à la télé) a des répercussions sur la réalité. Vieille rengaine. Moi je n'ai pas de réponse. Ce que je sais c'est que le cinéma influence la réalité. On parle de "cinéma du réel" à propos du documentaire (c'est le nom d'un festival couru). J'ai mis du temps à m'habituer à cette expression ; pour moi, c'est un oxymoron : je n'ai jamais eu l'impression qu'il y avait du réel dans le cinéma. Cela dit je m'y suis habitué et je l'emploie moi aussi, par convention. Ce qu'on ne se demande jamais c'est s'il y a du cinéma dans le réel, autrement dit de la fiction. Il me semble que la fiction et à fortiori le cinéma, déforment un tant soi peu la réalité. On peut même dire que le cinéma est une forme d'hypnose qui téléguide plus ou moins nos comportements. En tout cas on ne niera pas que c'est un filtre, une grille, qui s'appliquent sur notre réalité, et à travers laquelle nous la lisons. On peut faire une expérience intéressante en regardant des jeux hypnotiques sur Youtube. Exemple : CLIC. Surtout mettre en plein écran avant et cliquez sur les pubs intempestives s'il y en a. Regardez le clip et, quand il est fini, regardez en dehors de l'écran. Vous m'en direz des nouvelles… Pour moi l'effet produit est une version accentuée et manifeste de l'effet que le cinéma peut produire insidieusement sur notre perception et nos esprits. Après avoir vu un film pendant deux heures, il se peut que notre regard sur la réalité soit modifié. Voilà, je n'en conclus rien, sinon qu'on pourrait étudier un peu plus précisément ce que les films font à nos esprits avant de les réaliser. Par exemple trop de films pessimistes ou paranos pourraient rendre notre réalité un peu moins joyeuse (je sais que je me vise moi-même en disant ça). Cette réflexion pourrait s'appliquer à toute la production visuelle, artistique et sonore qui nous environne. A quand un Feng Shui de la culture, une création artistique ou commerciale conçue en fonction de notre bien être et de notre santé morale ? (Je sais, je sais, on va me taxer d'hygiéniste ou pire…)

25.12.10

JE ME RÉPÈTE

Eh oui, encore la même histoire. Je redis que dans l'hebdomadaire auquel je collabore, dont aucun des journalistes n'a daigné voir mon film CRIME, en dehors de celui qui a écrit une critique (élogieuse certes), on a refusé que je fasse figurer mon propre film dans la liste des meilleurs films de 2010, pour la raison que je n'avais pas le droit de faire "la promotion" de mon œuvre. Mais à ce niveau, peut-on raisonnablement parler de "promotion" ? D'autant plus que le film n'est plus visible nulle part depuis septembre et que personne dans la presse ne l'a cité dans sa liste des films de 2010 (si peu l'ont vu). Je dirais qu'à ce stade, inclure son film dans un best of de l'année était au pire quelque chose d'amusant et d'anodin, et qu'au moins cela permettait de lui donner un tout petit peu plus d'existence. Infiniment peu…
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NOUVEAU SCOOP

La neige s'invite au réveillon d'une partie des Français

On n'en peut plus des nouvelles surprenantes et dévastatrices !

23.12.10

ENCORE UN BEAU TITRE

La neige menace les fêtes de Noël

Après la menace terroriste, la menace fantôme, voici la menace blanche. C'est vrai que de la neige à Noël ça fait désordre…

22.12.10

PRÉCISIONS À PROPOS DE MES DIATRIBES

J'ai hélas tendance à faire beaucoup de généralités. Mais elles ne concernent justement que des tendances générales.
1. Tous les films français ne sont pas nuls et n'imitent aucunement le cinéma américain. Voir ma liste des meilleurs films de l'année, qui en dit long sur mes goûts dans ce domaine — Le plein pays, Amer, et bien d'autres que je n'ai pas cités, sortis cette année, comme L'Absence, Je voudrais aimer personne, etc.. D'ailleurs la réalisatrice de ce dernier film, Marie Dumora, m'a écrit que son prochain film traitera des Roms (titre possible : La place). Etant donné que c'est une des meilleures documentaristes françaises, je pense que ce sera le film définitif sur le sujet. Pendant que j'y pense, je dirais que les plus grands cinéastes français actuels, à part une ou deux exceptions, sont des documentaristes.
2. L'asservissement au cinéma américain n'est pas la norme absolue. Il y a toujours un petit vent de liberté venu d'Asie (Thaïlande, Chine, Japon), qui permet de relativiser cette influence écrasante des Etats-Unis appuyée par un marketing massif.

DES CHOSES

Un de mes peintres préférés, qui n'aurait jamais fait de cinéma américain s'il avait vécu aujourd'hui
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Le snobisme pro-commercial des cinéphiles bon teint ne sert qu'à apporter de l'eau au moulin du cinéma et de la télévision américaine, qui accroissent inexorablement leur emprise et leur monopole. Toute la production mondiale différente s'est écroulée avec l'effondrement du bloc de l'Est, et notamment de l'URSS. Le cas de la Russie est d'ailleurs très symptomatique. Elle qui produisait certains des meilleurs films du monde sous le régime communiste, est complètement à la ramasse aujourd'hui (malgré quelques exceptions, rarissimes), bouffée par l'invasion des mêmes produits américains que partout ailleurs. Cette adhésion servile et décérébrée à la production industrielle américaine ne tend qu'à dire une chose, et de plus en plus : il n'y a de cinéma qu'américain, et le reste est littérature. Laissons faire les professionnels et abstenons nous de les imiter imparfaitement. Personne ne le dit comme ça, mais c'est ce qu'on déduit. La langue cinéma est américaine, qu'elle soit doublée ou non. (C'est exactement comme pour la guerre : seule l'Amérique est désormais habilitée à faire régner la paix, où et bon il lui semble – Irak, Iran, Afghanistan —, avec l'aval de l'Onu, organisme fantoche à sa botte). La politique des auteurs, née de la célébration du cinéma hollywoodien par la Nouvelle Vague, continue à porter ses fruits empoisonnés. Un jour il n'y aura plus de films, mais uniquement des séries américaines visibles sur Internet ou ce qui le remplacera. Ce jour là sera triste car les séries américaines sont plutôt des ersatz homogénéisés que des prototypes singuliers. Je sais que je suis à contre-courant, mais je ne peux pas m'empêcher, quand j'entends ces violons guimauve, quand je vois ces effets spéciaux bleuâtres, de penser que l'art et la vraie vie sont ailleurs que dans ces produits interchangeables et laids (Glee = Pff!).

16.12.10

L'EFFET CINDY SANDER

Je suis français, mon passeport l'atteste. J'ai toujours vécu en France (en dehors d'une année passée aux Etats Unis), principalement à Paris, où je suis né. J'adhère donc, par force, aux habitudes et au mode de vie français. Côté nourriture, paysages et monuments, ce n'est pas si mal. Pourtant j'ai du mal à adhérer à la culture française actuelle, et notamment à son cinéma. Je ne suis pas mécontent de voir de temps à autre un film dans ma propre langue. Mais je suis presque toujours déçu. Pourquoi ? Parce que les Français sont ringards, approximatifs, et rarement originaux. Ils se nourrissent des autres, n'exprimant plus vraiment une pensée propre. C'est en tout cas ce que je me suis dit en voyant Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu, qui avait pourtant montré une certaine singularité dans ses courts et son premier long. Tout est relatif, certes. Ce Poupoupidou a le tort de vouloir tourner en dérision le genre policier et le film noir, et surtout de ne pas le faire franchement = un Twin Peaks du pauvre où l'on met en parallèle la vie de Marilyn Monroe et celle d'une bêtasse du Doubs qui fricote avec les édiles locaux et figure nue dans des pubs pour fromage. Totale dérision, style Canal + / Groland, donc pas drôle. Déjà, Marilyn Monroe est un symbole qui a trop servi. Ensuite, cette obstination pas franche à vouloir (mal) imiter les Etats Unis et leur décor ne produit rien de signifiant. De plus, on connaît mal les Etats-Unis, et surtout l'anglais (exemple : tous les Français déforment le mot "sweat-shirt" en disant "sweet-shirt"). En France, on croit nécessaire de chercher son inspiration ailleurs ; mais on ne parvient pas à produire quoi que ce soit de fulgurant parce que cette imitation n'est qu'un constat d'impuissance. Cela peut se résumer à l'apparition télévisuelle de Cindy Sander (Papillon de lumière), la chanteuse nulle dont tout le monde se moquait, sans se rendre compte qu'en France il n'y avait plus que ça, des Cindy Sander, c'est à dire des sous-sous-caricatures américaines. (Ceci est extrêmement valable pour Potiche de François Ozon qui n'imite pas spécialement la culture américaine, mais qui est un désastreux festival d'ersatz ineptes).
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La fausse Marilyn portée par des pompiers nus. Ha ha ha…

10.12.10

NO COMMENT - LOL

J'adore ce titre trouvé dans les news :

Sarkozy reconnaît que des progrès restent à faire sur la neige

DANNY BOY

Ce qui est bien avec Danny Boyle c'est qu'on comprend tout. Ce n'est pas le genre à faire des cachotteries, mais à tout montrer. Quand il veut te dire ou désigner quelque chose, il ne le fait pas une fois, mais deux ou trois. Pas comme son collègue Hitchcock qui quand il faisait un gros plan était efficace et économe. Tout ça pour dire que dans 127 heures, histoire d'un abruti coincé sous un rocher, tout au début il montre à plusieurs reprises un couteau suisse, que la main de l'abruti ne trouve pas, pour bien expliquer que l'absence de ce couteau va être un problème… Personnellement, j'aurais mis un bâton de dynamite. En fait, ce couteau n'a pas une importance si cruciale qu'il veut le faire croire (puisqu'il y en a un autre, plus cheap). Bref, Boyle nous refait le coup de Buried, mais en plein air et en mille fois moins sobre. Non seulement le héros a des hallus diverses et variées, mais il imagine ce qui se passe à un endroit où il aurait pu aller (une teuf). Il voit les gobelets en plastique… Le plus beau c'est la pub cachée pour Gatorade. Alors que machintruc crève de soif, son esprit fulgurant fait le trajet en accéléré de l'endroit où il se trouve jusqu'au coffre de sa voiture où repose le liquide mordoré en question. Packshot !
L'autre problème du film, c'est son titre, qui en suggère l'issue. Je ne dis pas que Danny Boyle n'est pas un cinéaste actuel, qu'il ne donne pas au public exactement ce qu'il veut, c'est à dire un film de démonstration pour son nouvel écran plat. Film idéal pour les magasins d'électro-ménager.
P.S. Quand je pense à Seul au monde (relecture de Robinson Crusoé) de Zemeckis, autre film sur un héros solitaire. A côté c'est un chef d'œuvre.

8.12.10

OUBLIEZ AVATAR, CE NAVET…

…et allez voir Cabeza de Vaca le 22 décembre, qui narre à peu près la même histoire, mais en 1536 au Mexique. Les aventures d'un conquistador perdu, Alvar Nuñez Cabeza de Vaca. Quasiment un chef d'œuvre dans son genre, le film date de 1991 et n'était jamais sorti en France. Sans doute l'un des plus beaux tournés sur les Indiens d'Amérique (extrait : CLIC). Cela coïncide en tout cas assez à l'idée que je m'en fais, qui ne ressemble pas du tout à celle des westerns. Pour en avoir un aperçu plus précis (et livresque), revenez aux bibles en la matière : Carlos Castaneda et Claude Lévi-Strauss… Tout est étrange et cruel dans ce film. Les surréalistes auraient adoré. Bizarrement, le réalisateur, Nicolas Echevarria est resté inconnu depuis.
Merci à E.D. distribution.

7.12.10

COMMENTAIRES SUR LA LISTE

J'ai dit que je ferais des commentaires sur mes choix. En voilà quelques uns, rapidement. Je classerai les films en différentes catégories. D'abord, le cinéma brut de brut, tourné sur le vif, au jugé, dans un contexte plein de vérité, voire documentaire. C'est valable pour La pivellina, Lola, Le plein pays, Alamar, Le dernier été de la Boyita, Below sea level, Lenny and the kids (et même Policier adjectif, qui est un peu plus sophistiqué). J'adore ça…
Après il y a les œuvres dont j'aime le dispositif minimaliste : The rebirth et mon film Crime
Puis les films-poèmes mêlant avec virtuosité vrai et faux, fiction et réel : Oncle Boonmee (qui m'a bluffé avec son fantôme singe, précipité d'étrangeté), La Bocca del lupo.
Enfin les cas isolés :
- le mélo archaïque et épuré : Chouga
- la relecture kaléidoscopique d'un genre, qui retrouve la sincérité de ce genre : Amer
- le mélo atmosphérique et libre : Adieu Falkenberg
- la folle recréation ethnographique : Cabeza de vaca
- le film fantastico-organique obsédant : Splice

4.12.10

TOP 17 — 2010

Voici mes dix-sept films préférés de l'année (dans le désordre). J'y reviendrai dans peu de temps :
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Adieu Falkenberg de Jesper Ganslandt

Policier adjectif de Corneliu Porumboiu

Amer de Bruno Forzani et Hélène Cattet

The rebirth de Masahiro Kobayashi

La pivellina de Tizza Covi et Rainer Frimmel

La bocca del lupo de Pietro Marcello

Lola de Brillante Mendoza

Alamar de Pedro Gonzalez-Rubio

Le plein pays d’Antoine Boutet

Oncle Boonmee de Apichatpong Weerasethakul

Chouga de Darejan Omirbaev

Le dernier été de la Boyita de Julia Solomonoff

Lenny and the kids de Joshua Safdie

Splice de Vincenzo Natali

Crime de Vincent Ostria

Cabeza de vaca de Nicholas Echevarria (ajout tardif)

Below sea level de Gianfranco Rosi — uniquement vu en festival et à la télé

3.12.10

E. B.

Quelques expériences filmées d'Erwin Blumenfeld (CLIC), un des plus grands photographes de mode — avec Avedon, Bourdin, Newton. Il y en a plusieurs de lui dans le genre (sur la même page de Youtube). Je crois que ce que j'aime le plus chez lui c'est l'utilisation de la couleur. Une couleur qui, comme dans ses photos, semble mate et épaisse comme de la poudre. On en mangerait. Tout le contraire de la vidéo actuelle…

CENSURE (2)

Le vent n'a pas tardé à souffler. Je voulais citer (dans une publication) mon propre film Crime parmi les dix que j'ai préférés cette année. On a refusé sous prétexte qu'on n'aurait pas le droit de faire la promotion de son œuvre quand on est journaliste. Ah bon, c'est une règle élémentaire que je ne connaissais pas et dont je ne savais pas que tout le monde l'appliquait rigoureusement. Pourquoi ne peut-on pas faire la promotion de son œuvre quand il n'y a AUCUN profit à la clé ? Ce film ne m'a rien rapporté et ne me rapportera jamais rien. Je sais que ça fait narcissique et mégalo, mais en même temps je trouve ça plutôt honnête. Je me souviens que jadis Louis Skorecki avait cité son court (ou moyen) métrage L'escalier de la haine parmi ses meilleurs films de l'année dans Les Cahiers du cinéma. Il n'y avait pas eu de scandale et j'avais trouvé ça plutôt classe. Mais c'était une autre époque…
P.S. Demain je poste ma (vraie) liste exhaustive des films que j'ai aimés en 2010

FAIM, MOI JAMAIS

Une chose incroyable : il y aurait des gens qui ne mangent jamais. Certains boiraient seulement, d'autres même pas. On a parlé il y a quelques mois dans la presse du cas du sâdhu Prahlad Jani (Mataji), un yogi indien âgé de plus de 80 ans, qui aurait cessé toute forme d'alimentation depuis 70 ans environ. Or il il y en aurait d'autres dans ce cas, y compris en Occident. Ces personnes se nourriraient seulement de lumière… Difficile à croire évidemment, mais plusieurs documentaires ont déjà été consacrés au sujet. Je ne conclus rien, mais le simple fait qu'on en parle en ce moment me semble étrange. Ça dépasse l'entendement, mais cette idée, ce concept, appelé soit “respirianisme", soit "inédie", fait son chemin actuellement. Si c'était vrai, ce serait (triste et) révolutionnaire, voire cataclysmique ; dans ce cas cela ne serait pas restreint à quelques allumés new age et à quelques documentaires confidentiels ; je ne vois pas non plus pourquoi cela n'aurait pas été connu depuis la nuit des temps puisque cela ne provient d'aucun progrès scientifique ou technique. Là se trouve le bug…

CENSURE (1)

Quand on écrit dans la presse (comme moi), on est victime de toutes sortes de censures. La première étant liée à l'air du temps, au politiquement correct, à une certaine pensée unique (si). Mais il y a plusieurs pensées uniques (si).
Il faut hurler avec les loups, c'est à dire aimer ce que vos congénères aiment et brûler ce qu'ils détestent. On a le droit d'avoir une pensée individuelle mais de façon très restreinte. Il ne faut pas être trop en avance et ne pas faire des volte-face trop rapides. Dans le temps j'étais comme ça par timidité. Je me taisais. Aujourd'hui j'ai changé, mais je suis tout de même contraint à modérer mes avis négatifs, car autrement je serai taxé de misanthrope, de bégueule, etc. Je n'attaque pas non plus trop frontalement dans le cadre de mon travail (pas sur ce blog) ce que les autres encensent à tour de bras : les films à Oscar et à César…
Les gens sont faibles parce qu'ils sont sociables. Leur jugement est obscurci par leurs relations et leurs connivences. Moi, d'une certaine manière je suis incorruptible. Je n'aime pas ce qui est à la mode et je n'encense pas forcément les œuvres des gens que je peux connaître.
L'ennui c'est que lorsqu'on ne suit pas la pensée dominante, on est taxé de négatif. J'aime des millions de choses, mais qui ne sont pas forcément les parfums au goût du jour.
Pensée unique = branché. Tout ce qui est branché est sacré. Exemple célèbre : le délire ridicule des Cahiers du cinéma sur Loft Story, émission de téléréalité (qu'ils avaient classée parmi les meilleurs films de l'année !). Ils se sont calmés depuis sur ce plan. Ere de la confusion où ce qui est bon n'est plus ce qui est esthétique (= l'art), mais ce qui est renommé (trash, fun, kitsch). Bon, j'y reviendrai car je sens un léger vent de censure se lever sur ma personne, dont je parlerai ultérieurement.

1.12.10

DE MAX À KAROLINE


Parti d'Allemagne dans les années 1920, le cinéma de vampire y retourne avec Nous sommes la nuit, qui surfe sur la vague Twilight. Pas de quoi réveiller Murnau ni Max Schreck. Il faut bien que jeunesse se passe. Discothèques, luxe, voitures nouveau riche, etc. On ne fait que délayer dans le même sens chic et choc depuis The Hunger de Tony Scott, puis Dracula de Coppola, puis Entretien avec un vampire de Neil Jordan, puis Twilight et la série télé True Blood (Buffy à la rigueur était à part car ça rappelait
beaucoup le côté cheap et la gestuelle du kung-fu). Je ne cite pas Morse, tentative louable de dépoussiérer le sujet dans un style Ikéa. Mais on attend une approche plus fruste et modeste — lo fi —, qui n'arrive toujours pas. Je suis sans doute le réalisateur (pas cher) qu'il faudrait dans cet esprit (Dracula de Maddin est hors-sujet car c'était d'abord un ballet), mais à condition que j'aie le script et le budget. J'y pense j'y pense.

J'AVAIS ENVIE DE…

Ayant vu une fiction relativement amusante sur un groupe de percussionnistes suédois mettant le souk dans la ville de Malmö (The sound of noise) et ceux ci ayant cité leurs batteurs favoris dans le dossier de presse, j'avais envie de rappeler (si je ne l'ai pas déjà fait, ce qui est possible) que pour moi le meilleur batteur toutes catégories était Jaki Liebezeit du (défunt) groupe allemand Can (exemple : CLIC). Il approche l'excellence absolue…
J'avais aussi envie de dire que S. Louis était un génial documentariste à suivre absolument, au vu de son court bluffant Nourrir l'animal (sur une usine de recyclage de papier). Mais j'ai été un peu découragé par ses fictions trop plates (surtout Petit matin). Cela signifie peut-être tout simplement, a contrario, qu'il est surtout fait pour le documentaire.